LE SOILIHISME OU UNE DOCTRINE ENTEREE AVEC LES OS DU GUIDE ?
29 août 2014
Depuis le 3 août 1975, des idées « révolutionnaires » ont gagné le sol comorien. Ali Soilhi Mtsashiwa a pris le pouvoir en renversant Ahmed Abdallah Abdérémane. Moins d’un mois, après la proclamation unilatérale de l’indépendance des Comores par ce dernier. Ce régime féodal caractérisé par la politique des « kabaila » a été sans doute un frein au développement des Comores. Quelques temps après, la machine est lancée. L’un des principaux ennemis du développement des Comores a été ciblé : le « anda na mila ». Pendant deux ans et demi de pouvoir, le commando mwasi et les comités des jeunes révolutionnaires des villes comoriennes ont réussi à éradiquer ce système archaïque… à la proposition et avec l’appuie du Mongoz.
Les pionniers de ce régime révolutionnaire ont sans doute adopté cette thèse avec rigueur et ardeur. Partout dans l’archipel, les discours n’ont pas cessé d’envahir la population. Et le thème de prédilection n’était autre que « Mila nantsi ugangui ». Tel est le terme idéal attribué au « anda na mila. Delà une chanson très emblématique de l’époque du feu Lastique de Nvuni, intitulée « Mila nantsi ugangi », envahissait les ondes. Ngazidja est nettoyé de ce système et voilà, le commando mwasi et le comité des villes, montent la garde. Des tortures, des exécutions sommaires…furent infligées à ceux qui ont tenté faire quoi que ce soit, en rapport avec la tradition, donc le « mila ». Et même ceux qui ont osé abattre une poule discrètement, certains jeunes de comités, leur ont fait subir le pire.
Mais en réalité qu’est-ce qui reste du soilihisme et le « mila nantsi ugangi » ? Y a-t-il de soilihisme et des soilihistes après sa mort ? Et comment ça se fait qu’aucun allié d’Ali Soilihi, aucun de ses fideles, ne s’est abstenu de faire le « anda na mila », sauf ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion ou ceux dont le dimanche n’est pas encore écrit la haut, comme savent le dire les wangazidja ? Comment peut-on croire que le « anda na mila » a été plus détestable et détesté chez les soilihistes ? On a constaté que presque tous les soilihistes de premier rang sont devenus ce qu’ils ont combattu et détesté pendant leur règne à la naissance de la révolution, donc des grands notables.
« Et ces soilihistes ? »
Salim Hadji Himidi de Mbéni est devenu mdru mdzima après le régime, Said Issilam, Mohamed Ahmada Mboreha, Chef d’état-major de l’armée soilihiste de Ntsudjini, et commandant de l’armée comorienne sous le régime révolutionnaire, devenus de même des notables ayant accompli le anda, Soilihi Hadji, Abdallah Hadji, Inoussa Ali Djaé d’Ikoni, respectivement commissaires politiques d’Ali Soilihi et un des chefs des armées, commando mwassi et qui ne parlent aujourd’hui et ne jurent que par leurs écharpes. Mohamed Abdoul wahabi de Bahani, président du comité central, les vrais veilleurs de nuits du régime d’Ali Soilihi, qui actuellement ne pouvait occuper les premiers rangs s’il n’avait pas réalisé son grand mariage. Hassana Kassim de Koimbani la washili, un des grands officiers de l’armée, donc du commando mwasi, est aujourd’hui l’un des notables de Ngazidja. Dini Zaid de Vuvuni, est devenu lui aussi mdru-mdzima. Et mon père Mr Salime Abdallah Mhouni, un des bras droits d’Ali Soilhi… qui a fait son anda et qui a même conseillé à ses enfants de le faire… ? La liste des soilihistes andaïstes est longue et on ne se limite qu’à ces quelques noms.
D’aucuns pensent aujourd’hui que le guide Ali Soilihi Mtsashiwa est enterré avec sa pensée et son idéologie. D’ailleurs il n’y a pas que le Anda, certains de ses amis ont accédé tour à tour à des postes ministériels dans différents régimes… aucun n’a pensé au fameux « pula mwendeleo ». Certains mudiria tombent en ruine, l’agriculture est rendue inexistante… et pourtant ils avaient les prérogatives de pouvoir changer quelque chose. Ils attendent de quitter le pouvoir pour se proclamer soilihistes. Est-il trop tard que les quelques têtes qui restent, ressuscitent cette doctrine ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus