LES FEMMES D’IKONI PRETES A MOURIR POUR LA TENUE DU PROCES DE LEURS ENFANTS
03 sept. 2013Cette fois-ci, si l’affaire d’Ikoni ne fait pas la vague, rien ne retentira comme tambour aux Comores. Depuis lundi 02 septembre 2013, après que les femmes de cette ville martyre, en grande majorité, mères des enfants enfermés en prison depuis huit mois, ont subi le « mwadzunguso », le climat devient de plus en plus nocif. Les braves femmes d’Ikoni élisent ponctuellement les abords du palais de justice de Moroni « abri », jusqu’à ce que justice soit rendue. C’est juste après que, depuis une semaine, le procureur de la République a promis la tenue d’un procès, après lequel, des enfants innocents seront libérés de la prison et des coupables se verront purger leur peine. Oui sans doute des suspects jouissent de liberté, mais hélas, le bras de la raison est trop court.
Après la promesse du procureur de la république, de la semaine dernière, selon laquelle, le procès aurait lieu ce lundi 2 septembre, les parents des enfants en taule, se pointèrent au bon matin pour vivre le déroulement du procès de leurs enfants ; procès sur les nuits des émeutes du 23/24 décembre 2012 d’Ikoni. Mais d’un coup, fut grande la surprise. Un des magistrats du parquet, aurait dit aux femmes : « Ce dossier n'est pas encore traité… ». Ainsi un autre aurait rajouté : « vous perdez du temps pour rien. Ce dossier est classé sous l'autorité du procureur général… ». Outre une commission de cinq personnes est partie voir Mr le procureur général et ce dernier aurait indiqué : « Allez voir votre beau frère Mamadou avant de venir frapper à ma porte ou bien renseignez-vous auprès du ministre de la justice pour tous renseignements complémentaires…». Cette attitude a débouché donc à une grève de la faim des braves femmes crânes d’Ikoni.
Comme les choses font fleuve, vers 15 heures, les forces de l’ordre auraient tenu de menaces à ces femmes, mais avec cœur de fer, elles maintiennent la résistance. Animées d’une solidarité, leur réponse fut unanime : « Vous pouvez nous embarquer où vous voulez ou même nous tuer si vous voulez mais on sortira jamais d'ici sans que la justice soit faite ». Elles s’allongent donc, sur la véranda du palais de justice depuis hier. Mais le mystère reste l’attitude du procureur de la République face à cette situation. N’est-ce pas lui, le prometteur du procès ? Et il ne s’est même pas présenté à son bureau au moment propice. Quand donc, l’affaire d’Ikoni percera les âmes des comoriens de tous bords ? Quand, l’affaire d’Ikoni sortira dans le cadre locale et être prise pour un drame national ? Les superpuissants de nos notables, réunis à Ikoni, il y a quelques mois pour une soi-disant paix, se mêleront à quel moment de ce dossier qui n’est pas loin de provoquer des fusions de sang par le fait qu’on se fait justice soi-même, si les autorités judicaires continuent leurs manigance et leurs mépris… face à ces naufragés des nuits noires ?
EL-ADAM. Z , depuis Moroni
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