LETTRES DE SIDI ET BOLERO, LA DISPUTE DES FAUX JUMEAUX
28 mai 2013
Même s’elle porte la forme de lettres, la dispute d’Ibrahim Houmadi SIDI, ancien ministre de la défense sous Ahmed Abdallah Sambi et de Hamada Madi Boléro, actuel directeur du cabinet chargé de la défense du président Ikililou Dhoinine, nous apprend la dose de ces hommes et le malaise dans la formation politique qu’ils avaient créée. Douleurs nées de la perte du pouvoir chez l’un et séjour dans l’opulence chez l’autre. Des arrosages qui dénoncent. Oui, certains diront que ce n’est rien, et d’autres jugent cela comme anormal. Mais en vérité, c’est désespérant et désolant. Les comoriens n’ont pas besoin des auto-lavages ni des palettes ni des marmonnements. Sambi est oublié, omis ou sauté… dans le discours de Hamada Boléro, cela est moins pire que les deux lettres.
Alors le factum tracée par l’ancien ministre de la défense du régime de Sambi, Monsieur Sidi, est plus grave que la faute commise par Bolero, ayant comme nature ; omission de mentionner Sambi dans son allocution. Une chronologie, donc dénonciatrice. Si Ibrahim Sidi disait que qui mieux que moi ? Ne serait-il pas lucide et idéal ? Alors cela était un bilan de Sambi ou une objection ?
« Qui mieux que Sambi ? »
Passage qui interpelle… car la politique d’esquive et de trahison est un grand exploit dans ce duel, rien n’est surprenant messieurs le couvés de CRC. Des réactions qui dénoncent le font du cercle et le coté vrai des antagonistes. Mais parlant de l’opération démocratie à Ndzuwani, rien que de l’hypocrisie qui sonne. Comment se sentir fier de ce qu’on qualifie de désolation ? Il faut être bête pour ne pas comprendre que Fazul, Mohamed Bacar et feu Bacar Abdallah, rimaient avec Mohamed Abdou Madi, Caambi el-yachourtu, donc mouvance de votre gisement de miel (votre, le duel Sidi-Boléro). Un peu de souplesse, monsieur le ministre. «…Sambi a élevé pour la première fois un jeune soldat comorien au grade de général…» Et après ? Qui a piaffé cet honneur ? N’est-ce pas lui-même ? Qui a œuvré pour le piétinement n’est-ce pas vous, alors ministre de la défense de ce Sambi ? Vous parlez de réconciliation de l’armée ? Depuis quand des rebelles sont des loyalistes même s’ils déposent les armes ? Pourquoi ne pas les avoir jugés et leur faire la prison au lieu de les réintégrer ? Cela est pire. Vous parlez des commissariats centraux. Oui, mais un commissariat sans effectif est comme construire dans le désert.
Un peu de rate. Pourquoi ne pas parler de justice ? Cela aurait été intéressant. Evoquant le lieutenant colonel Combo, assassiné par de je ne sais pas qui, c’est au ministre de la défense qu’il faut demander. Alors qui a tué Combo, quelles enquêtes avez-vous menées et que dites-vous aux comoriens, vous qui étiez le ministre de la défense lors de cet assassinat ?
Et si le régime sortant ne les ignorait pas ?
Par ailleurs, lisant ce passage répétitif de Hamada Madi Boléro, « cela ne fait rien », on sent l’ironie et le baragouin. Et si ça ne fait rien, la réponse aurait été rendue public comme vous auriez voulu que ça soit fait par SIDI à votre égard ? « … notre ami ex-commun Houmed M'saïdié, Secrétaire Général du parti qui fut aussi le vôtre… », Ce passage ne signifie pas récusation catégorique de la CRC, parti incubant du duel ? Et si c’était « qui fut le nôtre » ? Car, le 06 juillet 2006, tous ceux qui ont contribué fortement à la signature de l'accord de Fomboni, ont été médaillés et décorés et que Sambi n’a mentionné aucunement vos noms, c’est-à-dire, vous et vos semblables, donc sans doute on peut dire que l’omission de son nom dans votre discours, n’est rien qu’une vengeance. Toute excuse est ironique.
Dans sa lettre réponse, « Pire, certains des anciens séparatistes étaient à la Place de l'indépendance ce 6 juillet date à laquelle les Comores (Maoré, Ndzouani, Mwali et Ngazidja) accédaient justement avec fierté à la souveraineté ! Délirant, j'ai trouvé ! Comme si notre pays avait perdu sa mémoire collective. D'autres, je les ai vus moi-même à Beït-Salam, durant tout le règne de l'ancien Président ! » Voilà, le vrai sentiment. Mais un peu de contradiction, car Mohamed Abdou Madi alias Mdjamawe, fut l’ambassadeur à Madagascar lors du régime dont vous étiez l’homme le plus puissant, au moment où la chaleur du séparatisme suait encore sur sa peau. « Et si vous saviez ce que je sais sur cette partie de l'histoire de notre pays, vous ne m'obligeriez pas d'en parler si longuement. Devrais-je tout déballer ? Cela ne serait pas responsable et vous savez très bien de quoi est-t-il question ». Peut-on s’interroger sur ce qui se cache derrière ce duel Sidi-Boléro ? Mais une chose est sûre. Et pour le ministre sortant et pour celui en place, la justice sur l’affaire Combo est de votre responsabilité.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus