L-entrepreneur-MAM-2-.jpgLes Comores sont dans une situation accablante. Toutes les couches sociales, sont prises dans un tourbillon. Ce beau pays devient ces derniers temps, pays prototype, cobaye. Détournements de fonds publics, corruptions, achats de consciences, troubles en tous genres… un chaos total.

Ces derniers jours, l’affaire des reports des élections et de la soi-disant tentative de coup d’Etat et d’assassinat contre le chef de l’Etat Ikiiou Dhoinine, occupent le paysage. Une amère situation qui a fait qu’un des chefs politiques du pays Mahamoudou Ali Mohamed, président du parti ANC (Alliance Nationale pour les Comores), monte au créneau. Dans ces deux cas, l’incisif avocat des exclus, marque fort ses empruntes. Le 11 octobre 2014, le président du Parti ANC, avait saisi la Cour Constitutionnelle par une « Requête aux fins d’annulation du décret n°- 14-150-/PR en date du 20/09/2014, Portant convocation du corps électoral pour  l’élection des représentants de la nation, des conseillers des îles et des conseillers communaux », après  avoir constaté des irrégularités et d’irrecevabilité. Suite à cette requête, la « Commission Electorale Nationale Indépendante », (CENI), a annoncé le report des élections conformément à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle. Même si le gouvernement est heureux de cette décision, il n’en demeure pas moins que le résultat est aussi une victoire pour la démocratie comorienne. 

« Réquisitoire aux manigances politico-judiciaires »

Mahmoud Ali Mohamed occupe le terrain politique et incarne l’image d’une opposition active. Son réquisitoire aux manigances politico-judiciaires, entreprises par le régime en place, laisse apparaître un homme de conviction et d’envergure. Qui peut prétendre ignorer les micmacs du régime en place dans l’affaire du coup d’état du 20 avril 2014, depuis que Hamada Abdallah, ancien ministre de l’intérieur d’Ikiliou Dhoinine l’a confirmée, même si les médias comoriens adoptent le silence sur cette affaire ? Mr Hamada Madi Boléro, directeur du cabinet du chef de l’Etat comorien et chargé de la défense, quant à lui, aurait présenté aux partis politiques comoriens une version des faits accréditant la thèse d’une tentative de coup d’état et d’assassinat contre le chef de l’Etat, le 20 avril 2014. Cette thèse a été partagée par certains partis politiques, surtout de l’opposition qui par la voix de Houmed Msaidié, condamnaient cet acte et même s’il n’a jamais condamné l’injustice subie par les 15 relogés à Le Moroni II, alias Dawedju.

« Un homme qui ose, face à l’injustice »

Quelques jours après le drôle de procès, Mahamoudou Ali Mohamed, dénonce les mystifications de l’homme fort de Béfuni. Il est donc le premier homme politique du pays, parlant à voix claire, de ce système démoniaque. Une affaire aux allures trompeuses. Allant de l’avant dans sa dénonciation, « Nous ne savons pas plus que ce que Boléro a dit, auprès des partis politiques, il a démontré que le gouvernement privilégie la thèse d’une tentative de coup d’état… ». Boléro, aurait tenu à convaincre la classe politique que l’histoire de tentative est un fait réel. Mais le doute plane dans cette affaire. Dans un des nos articles ; COMORESplus, on avait évoqué, une interview que Boléro avait accordée à Mlimengu au cours de laquelle, il a affirmé qu’il ne connait pas grand-chose sur cette affaire. Donc, pas plus que celui qui l’a interviewé. Drôle de fait. Un ministre de la défense, garant suprême de la sécurité des citoyens qui aurait confirmé une tentative, et puis après prétendre ne rien savoir de plus, de la même affaire. Amnésie sélective ou Alzheimer précoce ? Quel culot ?

Dans le journal La Gazette des Comores, Mahamoudou Ali Mohamed, a annoncé la couleur: « Je ne veux pas que Boléro nous utilise». Il continue son acrimonie, « il n’a pas à faire état de nos partis politiques pour accréditer sa thèse personnelle». L’homme libre est l’homme qui se manifeste à temps et qui s’exprime sans mal aux tripes. Il est temps que les comoriens prennent conscience des machinations du régime en place depuis l’annonce de la tentative du coup d’état par Hamada Abdallah, ancien ministre de l’intérieur, passant par l’allocution du chef de l’Etat et la confirmation qui aurait été faite par Hamada Madi Bolero, rendant des citoyens comoriens, victimes.

SAID YASSINE Said Amed

COMORESplus

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