Je sais que nous ne sommes pas nombreux à nous exprimer sur la question. Je sais aussi que ce sont des questions que les comoriens évitent. Notre pays souffre de beaucoup de maux mais le manque d’électricité est un mal tellement profond qu’il paralyse l’ensemble des secteurs (éducation, santé, agriculture et pêche…..). On en parle pas mais un moment viendra où nous serons amenés à en parler. Je commence (ou plutôt je continue) à en parler pour baliser le chemin des grands parleurs et charmeurs.

1) De suite, qu’est ce qu’il faut faire ?

Je pense qu’il vaut mieux considérer, à juste titre que nous sommes dans une situation exceptionnelle. C’est alors que je proposerai d’abandonner progressivement la production énergétique à base de gazoil. Il faut essayer pendant ce moment exceptionnel d’autres sources d’énergie. Je pense qu’il serait une bonne chose que d’envoyer des jeunes comoriens en formation en Inde ou en Chine pour apprendre à monter, faire fonctionner et réparer le kit solaire et ensuite contacter et conventionner avec des sociétés de ces pays pour nous fournir du matériel de qualité à vendre en priorité aux ménages. Cette façon de faire réduirait significativement la pression faite en ce moment auprès de cette Mamwé qui ne peut pas donner au-delà de ce qu’elle fait. Ce projet du solaire est une bonne perspective de création d’emplois, de diminution de la charge énergétique des familles et des soucis en moins auprès des gouvernants. C’est dans un esprit de recherche rapide de solution sociale.

2) Un leadership des consommateurs à construire

Les grands consommateurs du courant électrique que sont les grossistes (ceux qui vendent les produits carnés par exemple) l’ordre des médecins, le syndicat des chauffeurs, celui des agriculteurs et pêcheurs devraient s’organiser pour lutter contre le silence de l’Etat, l’impuissance de l’entreprise et tout simplement l’inactivité qui s’installe dans ce dossier. Ils doivent apparaître en première ligne pour inciter la population à lui venir en aide ensuite. Si on cherche à mobiliser les petits consommateurs alors que les grands se cachent derrière leurs comptoirs, il n’y aura pas de solution.

3) Des solutions réalistes

La situation de l’électricité aux Comores n’aura pas de solution à base de groupes électrogènes. On nous dit que le litre de gazol coûte énormément cher à l’entreprise, que les groups tombent souvent en panne, que le réseau est trop vieux et perd de l’énergie, que les consommateurs ne sont pas tous des bons clients, que le réseau à Ngazidja devient de plus en plus vaste et difficilement maitrisable. Avec cette ardoise, on ne peut espérer sortir de la crise. Les nombreux voyages qui coutent les yeux de la tête à notre Etat peuvent-ils nous servir un peu ? On évoquait la possibilité de s’approvisionner en électricité à partir du Mozambique. Cette perspective a-t-elle été sérieusement abordée ? Il va falloir sérieusement y penser car sinon, le pays sera dévasté et perdra ses ressources de façon continue si ce drame continue à durer dans le temps.

J’invite tout le monde, par cette communication, à livrer des réflexions et propositions sérieuses car le temps n’est plus aux chantages, aux rejets des responsabilités sur les autres. Au moins, i y a une chose évidente, notre gouvernement n’a pas de solution et n’en parle même pas. Allons-nous l’imiter ? Et si l’Etat n’a pas de solution, les forces vives de ce pays sont-elles tout aussi impuissantes ? Non, je sais que nous pourrons essayer quelque chose, ne serait-ce que dire NON à haute voix, jusqu’à ce que nos voisins Tanzaniens, Malgaches, Mozambicains, Mauriciens et Seychellois puissent nous entendre, nous localiser et nous rendre une petite visite digne d’un bon voisin. Masihu mema !!!

Mohamed Ali Mgomri

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