Salim Brahima a été fauché d'une rafale de kalachnikov, dimanche 29 juillet, peu avant 17 heures, à Marseille. Il avait 25 ans et était d'origine comorienne. Il se trouvait au pied de son immeuble cité des Lauriers, dans le 13e arrondissement de la ville, quand ses tueurs ont fait irruption à bord d'un fourgon.

Salim a dû les apercevoir car il a tenté de fuir, et c'est à ce moment, alors qu'il courait, qu'il a été atteint de plusieurs balles aux jambes. Il est mort en se vidant de son sang. Règlement de comptes ? Probablement. Dans les minutes qui ont suivi, un fourgon en partie calciné a été retrouvé non loin de la cité, une arme automatique à son bord qui pourrait être celle utilisée par les tueurs.

Dans le monde de la voyoucratie des cités marseillaises, Salim n'était pas un inconnu. A maintes reprises – dix-sept, selon des sources policières –, il avait eu maille à partir avec les forces de l'ordre et la justice. Vendeur de stupéfiants dans son secteur, il était, selon les mêmes sources, proche des frères Bengler, Nicolas et François, 26 et 30 ans, actuellement en détention provisoire. Mis en examen notamment pour le meurtre d'un adolescent – Jean-Michel Gomez, 16 ans, tué le 19 novembre 2010 à la cité du Clos la Rose –, les frères Bengler sont suspectés d'être des acteurs de premier plan dans ce néobanditisme issu des cités qui ensanglante Marseille et sa région.

RUDE CONCURRENCE

Après Richard Blas, 26 ans, tué dans la nuit du 22 au 23 juillet dans le 15e arrondissement alors qu'il sortait de chez son frère, Salim Brahima est le seizième homme assassiné à Marseille et dans son agglomération depuis le 1er janvier. En 2011, 16 personnes avaient succombé sous les balles, victimes elles aussi de règlements de comptes. Au total, en l'espace de quatre années, Marseille et ses alentours ont été le théâtre d'une cinquantaine d'homicides, visant à chaque fois des jeunes gens impliqués peu ou prou dans le trafic de drogue. Dans ces commerces illicites où la concurrence est rude, les raisons de tuer sont multiples: une dette impayée, une vengeance ou la volonté d'expansion pour conquérir un nouveau marché. Le parquet de Marseille a ouvert dimanche en début de soirée une enquête judiciaire pour "assassinat", confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire.

 

SOURCE : LeMONDE.fr

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