MBENI sur le fil du rasoir.
15 janv. 2014 Il n’y a pas longtemps, la ville d’Iconi a fait la une des journaux, en raison d’actes barbares qui ont conduit à la destruction par le feu de plusieurs maisons. Une bonne dizaine d’individus sont poursuivis. Mais en Grande Comore, la sociologie voudrait que le phénomène de mode soit établi comme règle. De ce fait, Mbeni en crise, pourrait suivre l’exemple d’Iconi, dans cette folie des hommes ; Et ce, d’autant plus que, ceux qui seraient derrière le complot que j’évoque ici, n’ont rien à perdre dans cette ville, si cela devait arriver.
Tout a commencé à Paris courant du mois de juillet 2013. Les associations du canton de Hamahamet à Paris, se sont regroupées au sein de deux fédérations, le CACHIF et la FEDERATION, dont chacune compte une association de Mbeni. Le but de ces 2 fédérations est de soutenir les manifestations de collectes d’argent, pour financer des équipements dans les villages respectifs. Tout s’est bien déroulé depuis 4 ans que les fédérations existent, et les manifestations sont programmées en alternance, pour éviter une superposition entre elles.
Au mois d’avril 2013, la FEDERATION a octroyé la date du 08 septembre 2013, pour l’organisation d’un Madjilisse à l’association de Mbeni affiliée auprès d’elle. Cette décision n’a pas plus à des notables de Paris, originaires de Mbeni, et ont réservé quasiment à la même date le 07 septembre 2013, un autre Madjilisse. Des médiateurs ont tenté de raisonner les 2 parties sans parvenir à un consensus. Le Madjillisse de la Fédération est déplacé au 01 septembre, mais la tension n’a pas baissé pour autant.
Les 2 manifestations ont eu lieu, mais dans la mesure où la deuxième n’avait pas un projet précis pour affecter ses recettes, il a été décidé au dernier moment d’affecter la recette à l’élargissement de la place publique IVOGO. Néanmoins, la facture présentée pour la réalisation des travaux était hors de portée soit 600 000 euros. Le marché est alors attribuée sans appel d’offre à une société par un groupe de notables sans consulter les jeunes sensés gérer la place. La facture est réduite à 120 000 euros, mais une bonne partie de la population a refusé d’adhérer au projet, préférant un autre projet la construction d’un marché régional avec une galerie marchandise.
Jusque là tout allait bien comme dans pareils cas, chacun des deux groupes menant son projet avec ses propres moyens. Non content de cette paix sociale, les partisans du projet d’ « Ivogo », s’octroie le droit de fixer une cotisation générale à tous les hommes natifs du quartier Mranbwani. Les partisans du marché opposent un refus catégorique à cette cotisation et une très grande majorité de la population s’est ralliée.
Alors que le financement de la place « Ivogo » a tout le mal d’être réunie, les notables de Mbeni ont crée la surprise vendredi dernier 3 janvier 2014, en annonçant après la prière de vendredi, le déblocage de 18 000 euros en faveur du marché. Les associations féminines ont suivi le pas avec coup sur coup 3000 euros et 2000 euros. Cet élan d’adhésion, ne pouvait que susciter des envieux notamment auprès de notables partisans de la place « Ivogo ». Une commission bidon dont le hasard a voulu que ça soit exclusivement les notables partisans de la place « Ivogo », les autres ayant refusé une telle mascarade, s’autoproclame pour gérer tous les projets en cours à Mbeni. Ils ont bloqué les fonds alloués au marché.
Le 09 janvier 2014, une séance extraordinaire des notables de Mbeni s’est tenue à la place dite « Itsaléni » (sorte de cour suprême) et a sommé la commission de remettre l’argent aux partisans du marché. En réponse, la commission oblige les partisans de la place « Ivogo » de prendre la direction du projet du marché et écarter les actuels dirigeants.
Difficile donc de prévoir une sortie de crise, tant les méandres de ces affaires ne sont pas d’origine sociale mais politique. L’horizon 2016 n’est pas loin surtout qu’à travers les partisans des deux grands projets, on distingue nettement les partisans du possible candidat Mohamed Ali SOILIHI, vice-président et du possible candidat Hamidou KARIHILA, secrétaire général du CRC sans oublier le probable candidat de l’audace MOHAMED CHANFIOU Mohamed.
Ce sont de telles situations, que l’on continuera à penser à l’ancien président Mohamed TAKI ABDOULKARIM; De son temps, il aurait mouillé sa chemise pour mettre un terme à ces surenchères pour épargner la tragédie.
Paris, le 15 janvier 2014.
Mohamed Chanfiou Mohamed.