NOS LOCALITES SONT DEVENUES UNE VERITABLE POUDRIERE
28 avr. 2013 Les signes sont là. Le danger nous guète. L’actualité est alarmante. Nos localités sont devenues une véritable poudrière. A la moindre étincelle, les flammes s’embrasent. En moins de six mois, on peut recenser plus de six conflits inter-villageois dans lesquels sont enregistrés des dégâts matériels énormes et des préjudices corporels importants. Sans parler des préjudices d’ordre moral : traumatisme, déchirement familial. Ces derniers temps, ces troubles atteignent le paroxysme et prennent des tournures inquiétantes. Des conflits éclatent tous azimuts sur l’île de Ngazidja. Juste pour des futilités et des mobiles, somme toute, banals : manifestations sportives dégénérées, tracées d’une frontière entre deux localités, contestation de chef-lieu etc. Au moindre accrochage entre deux localités, on sort des manchettes et des haches, on incendie des maisons, on détruit tout bien de valeur et on lynche à mort. Ces phénomènes s’intensifient et tous les prétextes sont bons pour allumer la mèche.
Le bilan de cette dernière décennie est lourd : on dénombre plusieurs morts et des dégâts matériels qui se chiffrent en plusieurs millions de nos francs. Il est temps que les autorités… prennent au sérieux ce phénomène. Tous les moyens, y compris ceux coercitifs, doivent être employés pour l’endiguer, voire l’éradiquer. L’Etat doit être présent sur le territoire, donc doit imposer son autorité en transcendant ces velléités villageoises et en investissant le domaine public. L’information que nous avons apprise du blog « Karidjapvendza » dont dafinemkomori, information selon laquelle, la deuxième personnalité de l’Etat comorien, le président de l’Assemblée de l’Union M. Bourhani Hamidou, a été agressé par des éléments incontrôlés, dénote de la dangerosité et du pourrissement de la situation. A ce rythme, rien n’exclut qu’on pourrait, demain, s’attaquer corporellement à un président de la République pour contester telle ou telle décision qu’il aurait prise.
De grâce, ne minimisons pas ce genre de conflits. Si l’on n’y apporte pas rapidement des remèdes, Ils pourraient aboutir à des massacres si, par malheur, un conflit opposait des ressortissants de deux communes, de deux régions ou de deux îles. L’appareil judiciaire doit jouer amplement son rôle en punissant sévèrement les auteurs de ces actes de barbarie. S’il se révèle défaillant dans sa mission de protection de la société, c’est la population elle-même qui continuera à se faire justice. Toute sorte de démission ou de lâcheté de notre justice conduirait inéluctablement à la montée en puissance d’une justice punitive et expéditive privée.
Abdou elwahab Msa Bacar
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