mini2_mini_Sambi-gvt.jpgRentré au pays mercredi 13 octobre 2010, après avoir pris part à Syrte en Libye, au Sommet de la Ligue des Etats Arabes et au Sommet arabo-africain, le Chef de l’Etat a accordé une interview à la Radio et la télévisions nationales, dans laquelle, il a souligné l’importance de ces deux sommet, la place et le rôle qu’y ont joué les Comores, le destin commun de l’Afrique et du monde arabe et les rencontres bilatérales. Il est ensuite revenu sur la campagne électorale et les prochaines élections. Pour conclure, le Président de la République a exposé les retombées diplomatiques et économiques des rencontres internationales et surtout, sur les conditions pour maintenir la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds.

Dans son interview, le Chef de l’Etat a d’abord remercié l’ORTC pour l’intérêt qu’elle accorde à ses déplacements et à l’actualité nationale et internationale. Il a souligné l’importance pour le pays, de prendre part aux Sommets et aux rencontres internationales, pour représenter les Comores et pour mieux les faire connaître.

Arrivé de nuit à Syrte la veille du Sommet arabe, le Président SAMBI dit avoir été bien accueilli par les autorités libyennes et avoir eu le lendemain matin, l’honneur de la visite du Guide libyen dans la résidence qui lui a été réservée. « Ceci est un signe de l’estime dont porte le Colonel Mouammar Kadhafi à l’Union des Comores »

Pour le Président de la République, le nombre de pays qui ont pris part aux deux Sommets de Syrte a montré que les dirigeants arabes et africains y attachaient une importance particulière. Le Sommet de la Ligue des Etats Arabes a permis aux chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres, de se pencher sur les nombreux problèmes du monde arabe. Il a également révélé l’intérêt croissant accordé par cette organisation aux pays les plus vulnérables, notamment l’Union des Comores.

Le Président de l’Union des Comores a déclaré avoir pris une part active depuis des mois, dans la préparation du Sommet arabo-africain, notamment en encourageant les dirigeants africains et en convaincant un certain nombre d’entre eux à y participer.

Le Chef de l’Eta a rappelé que les 2/3 des arabes sont en Afrique. Les autres pays arabes côtoient le Continent africain. « La création d’un espace commun arabo-africain est dans l’intérêt des deux parties » a-t-il souligné. Il a ajouté qu’un « mariage entre l’Afrique et le monde arabe serait très fructueux, parce que l’Afrique, qui est un continent encore vierge, dispose de richesses naturels et de matières premières, tandis que le monde arabe dispose des capacités financières conséquentes »

Il a expliqué que ce mariage serait très bénéfique pour tous, notamment pour un pays comme les Comores qui, à titre d’exemple a pu résoudre le problème de la rébellion anjouanaise, grâce à la collaboration étroite du Soudan et de la Libye, deux pays africains et arabes et de la Tanzanie, un pays africain. Ainsi, de nombreux problèmes pourraient trouver des solutions grâce à l’intégration entre le monde arabe et l’Afrique.

Le Président de la République s’est félicité du premier résultat de ce 2ème Sommet arabo-africain : « alors que le dernier sommet arabo-africain remonte à 1977, désormais, cette instance se réunira tous les trois ans ». Il s’est dit convaincu que les rencontres au sommet qui sont plus efficaces que les lourdeurs bureaucratiques des organisations elles-mêmes, permettent de trouver des solutions rapides aux problèmes »

« Le rôle d’un pays comme le nôtre sera précieux dans l’espace arabo-africain, car nous sommes une rencontre des deux cultures, arabe et africaine. Les participants ont été ravi de mon discours, commencé en arabe et conclu en français »

Dans cette perspective, le Président SAMBI a rappelé la nécessité de renforcer la diplomatie comorienne afin qu’elle puisse apporter sa contribution, « car si les Comores sont un pays pauvre économiquement, ils doivent montrer leurs richesses dans le domaine des propositions »

Globalement, le Chef de l’Etat qui reconnaît que les organisations internationales ont raisons de focaliser leurs attentions, d’abord sur les problèmes de la paix, s’est dit convaincu que les dirigeants arabes et africains ont parfaitement saisi l’intérêt du partenariat stratégique de l’espace arabo-africain : « il suffit de jeter un coup d’œil sur une carte géographie pour s’en rendre compte. Les potentialités économiques, les moyens financiers, la culture de ces deux mondes sont des facteurs porteurs de grands changements dans cette espace.

Dans le domaine des transports aériens, à titre d’exemple, il a trouvé « incongru » de se trouver obligé de transiter par l’Europe pour aller d’un pays africain à l’autre. « L’union entre l’Afrique et le monde arabe est un facteur de enveloppement » a-t-il insisté.

Le Président SAMBI a souhaité que les mesures préconisées et les résolutions prises lors du Sommet, « soient effectivement mises en œuvre »

Il s’est félicité de la réflexion en cours dans de nombreux pays, pour lancer l’intégration de pays arabes avec des pays africains voisins. « Un pays comme les Comores pourraient jouer le rôle de pont entre les pays arabes et les marchés africains. Les experts se penchent déjà sur les problèmes de transports et de communication et c’est une bonne chose »

En ce qui concerne les rencontres bilatérales, le Président de la République a déclaré avoir eu des entretiens très fructueux, notamment avec les dirigeants émiratis, qataris et koweitiens qui ont surtout porté sur la redynamisation du suivi et de la mise en œuvre de la Conférence de Doha sur les Comores.

Il a ajouté avoir eu de longs entretiens très prometteurs avec le Gouverneur de Dubaï à la suite desquels, « de nombreuses délégations séjournent actuellement aux Comores et d’autres vont binetôt venir » a-t-il informé.

Le Chef de l’Etat a par ailleurs rappelé que la Turquie, qui a doté les Comores de vedettes rapides et apporté une aide substantielle à l’Hôpital El-Maarouf, a dépêché une délégation dans le pays afin de mieux cibler sa contribution au développement du pays, notamment dans le projet Habitat. « La délégation turque qui se penche sur les possibilités de promotion des infrastructures sportives a accepté de nous livrer sous peu, des machines adaptées pour la fabrication des briques du projet Habitat, afin d’augmenter les capacités dont nous disposons actuellement avec les machines importées d’Afrique du Sud »

Le Président SAMBI a fait savoir dans son interview, que la République Islamique d’Iran pour sa part, va faire parvenir rapidement à Moroni, 20 pompes sur les 33 dont l’Ile de Ngazidja a besoin pour les forages d’eau.

Il a également annoncé que prochainement, des délégations qataries seront aux Comores dans le cadre du suivi de la conférence de Doha.

Pour conclure sur ce point, le Chef de l’Etat est revenu sur un point qui lui cher : la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays : « Les pays arabes, les pays musulmans et tous les autres pays dans veulent nous aider. A nous comoriens de saisir cette chance en créant les conditions susceptibles d’entretenir cette bonne disposition à notre égard : la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le pays »

Abordant la question des élections, le Président de la République s’est réjoui de l’ouverture de la campagne électorale et s’est félicité de son bon déroulement : « les débuts de la campagne électorale sont satisfaisants et jusqu’ici aucun incident n’est à déplorer. Je suis heureux que les véhicules et les téléphones de fonctions aient été remis à l’Administrations parles autorités qui se sont porté candidats. C’est une bonne pratique »

Il a appelé d’une part les membres de la CENI, les Ministères concernés à assurer un bon suivi du processus électoral et « d’ouvrir l’œil » pour l’intérêt et le bien du pays et, d’autre part aux électeurs à aller voter, « pour renforcer notre démocratie et faire la preuve qu’aux Comores, les périodes des dictatures est bien révolue et que le pourvoir s’y acquiert désormais par les urnes »

Sur la question de l’Ile comorienne de Mayotte, le Chef de l’Etat a déclaré avoir constaté au cours des sommets de Syrte que « cette question est mieux comprise et rencontre plus de solidarité de la part de nombreux pays »

Sur « les richesses » annoncées lors de ses derniers discours à la Nation, le Président SAMBI a déclaré avoir « la certitude que les Comores ont de grandes potentialités économiques » maisz qu’il ne souhaitait en parler qu’ après les élections ».

Il a ajouté qu’il apporte de bonnes nouvelles de Syrte : « mais je ne souhaite pas en parler aujourd’hui pour ne pas interférer avec la campagne électorale pour qu’on ne m’accuse pas de faire la propagande de la continuité » at-t-il expliqué.

Le Chef de l’Etat a annoncé qu’il prendra part bientôt au Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie à Genève, où il compte évoquer à nouveau avec ses homologues, en marge des travaux, la question de Mayotte. Sur sa route, il a annoncé qu’il aura également une rencontre avec des Sénateurs à Bruxelles.

Au terme de son interview, le Président de la République a admis que « certes, le pays connaît des problèmes dans son Administration publique et ses finances et que les mentalités restent à changer notamment pour éradiquer la corruption. L’accès à l’eau potable, à l’électricité et à des routes praticables reste un problème et le pays, qui vient d’avoir cette année, pour la première fois, 4000 bacheliers, doit encore affronter les problèmes de l’éducation. Toutefois, nous avons ouvert la voie. Les vrais patriotes doivent aujourd’hui œuvrer à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité pour que la voie tracée mène vers plus de progrès pour le pays et de bien-être pour sa population »

Le Chef de l’Etat a enfin encouragé le débat démocratique, surtout en cette période de campagne électorale. « Toutefois, la compétition politique ne doit pas occasionner la discorde » a-t-il ajouté.

Avant de conclure, il a remercié « ceux qui mettent leur intelligence au service du pays et qui mettent à contribution leur savoir-faire pour le faire avancer ». Il a notamment félicité les responsables de l’ORTC grâce à qui la télévision et la radio nationales sont aujourd’hui captées à l’étranger et jusqu’en Europe.

Pour conclure, le Chef de l’Etat a déclaré : « Il est certes nécessaire d’encourager les investisseurs à venir s’installer dans le pays et à attirer des financements. Certes notre pays mérite d’être aidé et je suis certains que nous réussirons à obtenir cette aide. Toutefois, il faut surtout savoir bien gérer pour encourager ceux qui aujourd’hui font confiance à notre pays ».

Source : Beit-salam

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