IMAG0054Le mois d’avril 2013, le régime en place, affirmait avoir déjoué une tentative de coup d’état et d’assassinat contre le président Ikililou Dhoinine. Quinze personnes sont impliquées. Cette énième tentative a été confirmée par le ministre de l’intérieur de l’époque Hahamada Abdallah, lors de la cérémonie d’investiture du maire de la commune de Bambao ya hari à Mdé ainsi que le chef de l’Etat lui-même dans une intervention télévisée. Des interventions qui étaient peu convaincantes, si ce n’est des fans des hommes de micmacs… 

Quinze mois se sont écoulés, Toyb Maarouf, Hamada Satoulou, Amdjad A.Djaé, Ibrahim Ali (Babatay), Housseine Maoulida, Mahmoud Ahmed Abdallah, Zarouk, deux africains supposés mercenaires ainsi que d’autres, croupissent sous les quatre murs de « Le Moroni II ».Certains parmi eux, passent leurs vies à l’hôpital El-Maarouf, étant bien entamés. Ces détenus qui sont en garde à vue depuis un an et demi, font moins la une des médias comoriens ou même presque pas. Quelques cerveaux bien faits positivent cette thèse de tentative de coup d’Etat même si aucun jugement n’est fait.

Le mystère, l’incohérence et la dérision

Quelques temps après l’éclatement de cette affaire, le directeur du cabinet du chef de l’Etat, chargé de la défense, Hamada Madi Boléro, a reçu quelques membres de l’opposition, et leur aurait confirmé que le régime a déjoué le coup d’état et il dispose des preuves. Après des nuages et de méconnaissance de ces preuves, le doute sur un faux coup d’Etat persiste. Boléro pourtant cru par ses frères politiques, en tout cas de l’opposition, disait moins ou presque pas sur cette affaire. Surprenant si le chargé de la défense et de la sécurité des citoyens, prétend se tenir à l'écart dans un coin, alors que c’est son département qui est entamé.

Bizarre, dans un des blogs qui traitent des infos sur les Comores, Hamada Madi Boléro, dir-cab en charge de la défense du chef de l’Etat, en réponse d’une question qui lui a été posée par rapport au coup d’état du 19 avril 2013, il a répondu qu’ « en toute honnêteté, il sait peu sur l’affaire de la tentative de coup d’état .Mais il affirme connaitre que la justice comorienne soupçonne des personnes faisant partie de ceux qui étaient considérés comme commanditaires de ce qu’il aime dire tentative de déstabilisation étaient interpellés et placés en garde à vue en France ». Comment partir de « Nous disposons de preuves justifiant l’implication de ces comploteurs » à « je sais moins que toi », pour un directeur du cabinet chargé de la défense ? N’est-ce pas lui, le responsable de ce département gravement concerné par cette affaire ? Comment un chargé de la défense, notamment militaire, ignore ce qui se passe dans son département au moment où deux de ses employés, c’est-à-dire des militaires sont impliqués ? Mais qui sont les détenus engarde à vue en France, au moment où Patrick Klein jouit de sa liberté, et bien probablement le seul français impliqué ou soupçonné directement ou indirectement dans cette affaire de tentative, s’il y en a un ? Pourquoi omettre ceux qui sont aux Comores à« Le Moroni II » ?

Des incriminés avant d’être jugés. 

Appel au secours aux juristes. Il est temps qu’ils nous expliquent, comment un procureur général, confirme ceci : « ces prétendus comploteurs sont des vrais criminels, qui voulaient verser du sang ».A-t-il droit de condamner cela sans jugement préalable ? Loin de nous l’idée de dénigrer la justice comorienne. Ses efforts nous les saluons. Mais si telle confirmation vient d’un procureur en exercice, qu’elle est donc la santé de cette justice ? Sako a dit : « il faut que les défenseurs des enfermés de Dawedju doivent chercher les meilleurs avocats de Paris, pour innocenter ces détenus ...» Là, on voit que tout est bien taillé à l’africaine ou même à la comorienne. Sako martèle:« je suis prêt à être limogé, mais je ne lâcherai jamais ces sales criminels qui voulaient verser du sang dans le sol comorien et humilier notre pays. ». « Ndrongoo uka djau, bwana purkirera ». Et cette impulsivité et ce tracas venant d’un procureur général au moment où la sérénité et l’obligation de réserve doivent être de mise ne sont pas choquants ?

Enfin, il est inconcevable que le procureur général, ait une confirmation sur cette affaire de tentative de coup d’état, jusqu’à indexer des sals criminels, des complices… donc des rapports qui restent à l’insu du chargé de la défense, or, ils doivent travailler en étroite collaboration. D’un coté, le chargé de la défense prétend que la justice comorienne soupçonne des personnes faisant partie de ceux qui étaient considérés comme commanditaires de la tentative de déstabilisation. De l’autre côté, le procureur général affirme que des criminels qui voulaient verser du sang, sont en prison et attendent le jugement. Mais quelle danse que ces deux autorités veulent faire danser aux comoriens ? Qui de ces deux autorités, doit-on doit croire ?

 

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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