VIOLS, ABUS SEXUELS, EXPLOITATION, SEVICES, MALTRAITANCE… DE L’ENFANT COMORIEN, JUSQUE QUAND LE CALVAIRE VA PERDURER ?
16 sept. 2013
Quand aux Comores on parle des enfants en bas âge violés, maltraités, violentés, humiliés, innocence volée à jamais…, on se demande la cause ? Incontestablement, la pauvreté. L’inégalité sociale au centre de laquelle une majorité des pauvres et une minorité des riches dont les nouveaux riches grâce aux détournements de fonds publics, donc, évidemment des hommes d’Etat. Un fléau dont toute la population est victime, en particulier celle des zones reculées de l’archipel. De nombreuses familles qui ne font qu’un seul repas par jour voire une journée sans rien à mettre sous la dent.
Dans l’espoir de trouver de quoi se nourrir, plusieurs familles se retrouvent dans l'obligation de mettre leurs enfants en gage. C’est ainsi que le « upambe » prend naissance. Ces familles confient leurs enfants à certaines personnes prospères qui habitent les grandes villes des Comores. Et tout de suite, auprès d’elles, ces enfants deviennent des sous-hommes. Maltraitances, abus sexuels et même parfois, les enfants issus de ces familles abusent d’eux et cela se passe sans tambour ni trompette car l’intimidation prend le chemin du front et atterrit dans le cœur. Quant à la victime, elle se refugie dans sa pièce sombrée, rumine son chagrin et fond dans ses larmes incessantes.
La chosification des enfants
Des hommes publics parfois auteurs de viols, de pédophilie, d'abus sexuels, de sévices, d'attouchements, harcèlements et détournements de mineurs… sont couverts par la pauvreté de la famille de la victime, soumise à ses billets de banque capables de vaincre la toge, afin d’enterrer l’affaire. Un système qui est monnaie courante chez les comoriens. Et là, la justice comorienne étale son inefficience confinant à la complaisance si ce n'est une complicité nauséabonde à moins d'être une indifférence inhumaine. Des étouffements de dossiers, des sublimations des cas des documents égarés par enchantement, des piles cachées dans les tiroirs. Bref, toutes les artifices pour empêcher la vérité et la justice de voir le jour, donc des non lieu en cas rare de procès. Exemple très probant et très récent de ces pratiques impunies; « une jeune fille âgée de 14 ans, originaire de l’île de Moheli, qui aurait été maltraitée avec tous les maux par une juge d’instruction du tribunal de Moroni. » Droit de l’homme, « l’article 19 de la Convention relative aux droits de l’enfant(1989) stipule que les États parties doivent prendre toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence et de mauvais traitements. » Par ailleurs, l'Unicef sensibilise de son mieux sur les mêmes thématiques. Lors de ces conventions et réunions ces prédateurs d'âmes fraiches siègent au premier rang. Et que dire de ce qui se passe aux Comores ces heures-ci ? Depuis quelques années une cellule de l’ASCOBEF est mise à la disposition des familles dans le but de les assister et les conforter, notamment les enfants maltraités, abusés, violentés dans leur chaire et marques psychologiquement. Mais aucune démarche n’aboutit. Car, les familles même torpillent les opérations. Des arrangements familiaux, des rangements à l’amiable, des compromissions en fourvoiements pour des raisons vénielles et autres moins avouables: préserver une soi-disant honneur de la famille. Comme si le rôle premier de la famille ne serait pas de protéger ses enfants. Tout ça au sacrifice des enfants utilisés, autrement dit victimes.
Et si l’Etat n’est pas démissionnaire ?
Ces « wa pambe » dans la capitale, depuis Sans fils, passant par Philips et Coulée, arrivant à Mboueni, Djomani, Caltex, Mdjivurize et Madjaya djuu, la réalité laisse présager le pire. Des enfants livrés à eux même. Or leurs parents sont vivants, mais faute de quoi à dominer la journée. Pas d’école, pas d’avenir et même pas d’affection parentale, pas de repère encore moins d'éducations. Aucun contrôle de l’Etat ne s’effectue pour attester la véracité de la vie de ces enfants. Dans ces milieux précités, ils trainent jusque minuit, voire même une heure du matin. Des fois, ils se suicident à petit feu, avec la consommation de produits prohibés et se constituent en terreau fertile, réservoir potentiel inépuisable de la délinquance et de la prostitution. Signe tangible, donc, d'un pays qui prend la direction vers l’abîme total.
Car l’Etat est démissionnaire. Le ministère chargé de l’éducation et de la jeunesse se désintéresse totalement du sujet. Le département éducation n’existe presque pas et n’a jamais été au service des enfants. La famille n'a jamais été une priorité de l'Etat. Il est temps que les instances en faveur des enfants, prennent les choses en main. Le service de l’écoute, l’ASCOBEF, les associations villageoises, les parents, les Ulemas… doivent se trouver au centre d’une table pour examiner ce cas accouchant d’un climat nocif et privant ces enfants de l’avenir. L’UNICEF ne devrait pas souffrir d’aucune influence pour accomplir sa mission de prévention et d'actions en faveur des enfants. Il devrait être l’une des instances les plus privilégiées pour éradiquer ce fléau. Les parents quant à eux doivent comprendre qu’avec leurs mobilisations, collaboration et participations ensemble, ce mal va congédier le sol comorien. Il faut donc dénoncer avec force et détermination, sans la moindre complaisance. Mais dans un premier temps, il faut établir une relation entre parents et enfants, d’une manière attentionnée pouvant permettre aux enfants souffrants d’exprimer leurs souffrances, leurs sentiments, renouer un climat de confiance afin qu'une communication saine et durable puisses établir.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus