Révision constitutionnelle, un mot qui passe à coté de la cible. A l’heure où le pays demeure toujours dans le séparatisme, je dis bien demeure, car chasser Mohamed Bacar à la tête du pouvoir de son île natale, n’est pas synonyme de réprimer le séparatisme déjà enraciné depuis 1997.

Le chef suprême de l’Union des Comores, continue toujours à balkaniser cet archipel qui a longuement souffert et qui souffre toujours. Archipel dont les citoyens sont toujours victimes des systèmes prototypes inventés à chaque lever du soleil par les soi-disant autorités politiques qui changent des convictions comme s’elles changent des chemises.

 

Parler de la constitution, c’est de parler donc du respect des droits et des devoirs de la bonne citoyenneté. Mais au moment où le garant suprême des institutions, oublie que son devoir va impérativement au-delà de ses convoitises, le sens de l’Etat est donc presque inexistant. Si le garant suprême des institutions passe par la force pour ajuster son manteau, comment alors vont faire les citoyens normaux ? L’organisation des referendums le 17 Mai 2009, est une mauvaise leçon citoyenne.         

 

Rappelons très bien que le 3 Mars dernier la haute cour constitutionnelle a rejeté un décret présidentiel qui convoquait un référendum le 22 mars dernier, sur une réforme constitutionnelle, autrement dit révision constitutionnelle. Sinon, car « la parole du plus puissant est toujours vérité », le chef de l’Union des Comores passe au dessus de son devoir, c’est-à-dire ignorer catégoriquement, les composants d’une vraie démocratie. Respect entre le pouvoir exécutif, les institutions et les citoyens.

 

Outre, lorsque qu’un chef d’Etat fait repos sur l’oublie perpétuel, alors là comme disent les ikoniens « washile » et « nkodo bo wendza wenyi ». Comment ça se fait que pas plus tard que trois ans, son excellence Asheick, Al’anllama, Arra-ïs Ahmed, An’bdadhwah Mohammed SAMBI oublie que cette constitution dérangeante selon lui, a fait de lui, le chef de l’Union des Comores. Oui, il est vrai que c’est une constitution issue du pouvoir des séparatistes de Ngazidja, de Mwali et de Ndzuwani. Au moment où ces malpropres institutions étaient en voie d’instauration, il se serait montré hostile. Mais hélas que la chance des Comores soit large.

Comme tous comoriens, nous savons très bien que quatre ans de mandat sont moins suffisants pour un pays qui veut se construire et qui ne dispose pas des repères. Les quatre ans de mandat aux Etats-Unis ne sont pour construire mais pour surveiller le déjà là. Nous sommes convaincus mais ma défunte mère, paix en son âme me disait ceci : « nkudza mbi kepvimiwa mdzima ». Et « Hayini mwendza kuwu yekahimi mdrumbuwa matso ».

 

Donc, comme le ministre de l’urbanisme monsieur Elarifou Oukacha, a fait sous l’ère Djohar, c’est-à-dire l’échange du poste de ministre à sa destination, en la deuxième personnalité de l’Etat qui devait appartenir à son île de Mwali, avec Mchangama qui par cette machination devient à son tour président de l’Assemblée nationale, reprend encore une fois cette prévarication, dix sept ans après. Un mohélien qui n’arrive pas à se soucier de son île natale, ne peut sans doute se soucier de l’ensemble de l’archipel.

 

Je finis avec la phrase du feu, Said Mohamed CHEICK, ancien président du conseil des gouvernements des Comores selon laquelle « Nous avons deja pu constater comment un pays calme et prospère, peut sombrer rapidement dans le chaos et l’anarchie, à cause de l’ambition de quelques dirigeants impatiens et irresponsables ».

 

SAID YASSINE Said Ahmed

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