Oui, la cause immédiate du conflit qui oppose Ikoni et Moroni est le terrain de Maluzini, mais celle lointaine, tout le monde ignore. Personne ne peut prétendre connaître la vraie cause. Aucun n’est aucunement en mesure de la détecter.  Pourquoi des actes aussi barbares et diaboliques sont accueillis par notre sol ? Moi, enfant de Bambao, natif d’Ikoni, je suis consterné et les maux traversent jour et nuit mon fond de poitrine. Les maux me prennent en otage et avalent mes sommeils. Privée de tranquillité, privée de sommeil...ma tête est à la recherche d'où se cachent la paix, la fraternité, la convivialité et la rencontre sans affrontement, sans victimes ni dégâts. Même si les deux antagonistes accueillent le calme mais que ça ne soit pas le calme de saison de pluie. Une tranquillité et une paix durables sont notre souhait.

Ce présent malpropre et dégoutant, menace ma pensée par un avenir sans amitié ni fraternité. Cette situation qui fait sa promenade sur le sol de Bambao et qui martyrise les villes d’Ikoni et Moroni, me fait mal, car je n’ai pas oublié que mon ancien professeur du collège est de Moroni. J'ai joué au foot-bal avec mes frères de Mbashilé, de Mwandzaza, de Séréhini et de Nioumadzaha. Mon enseignant de Français au collège est né à Ndruani. Mon professeur de Français au Lycée est de Nvuuni. Mon enseignant de philosophie au Lycée également est de Mdé. L'histoire-géographie a été assurée par mon frère d'Ikoni. J'ai festoyé avec mes frères et sœurs de Moroni, d'Unkazi et de Mapvinguni. Je suis allé faire de la grillade avec mes frères et sœurs de Mbude  yadju, de Boeni et de Séléa. Enfin le rassemblement de nos « wazees » se fait à Ikoni. Nous ne sommes pas donc du même père et de la même mère ? N'est-ce pas ça, l'unité qui fait la force ? Pourquoi donc cette unité est transformée en pacte de Varsovie ? Pourquoi des actes aussi barbares se produisent ? Pourquoi une paix trompeuse a été déclarée ? Pourquoi des autorités aussi dignes de leurs noms sont prises au piège comme un vulgaire objet ? Est-ce que c’est un piège tendu par l’Etat ou tendu à son insu ? Monsieur le maire… assumez vos responsabilités ? Monsieur le maire soyez formateur mais non déformateur. Monsieur le maire,   ne laissez pas des séquelles de mal à ceux qui viennent. Que leurs tâches soient lourdes étant pleines de bienfaisances mais lourdes de malfaisances. Vos succèsseurs ont besoin de vivre paix, unité et fraternité.

Mon cher Bambao, sois mon émissaire auprès du régime  en place et exige ceci « justice, justice et justice. Que justice soit faite » pour que tolérance nous revienne et reste avec nous pour toujours, pour que crainte s'en aille à jamais, pour que frères et sœurs aillent de paire afin de porter leurs pierre pour l'édifice de notre défunte République. Ô toi, justice, je t'interpelle, depuis loin du pays. Ajuste ta balance pour des sanctions aussi justes. Ne marche pas au ralenti au moment où ta sœur ennemie dont injustice traverse les zones de convergence. Ô vous notables, et surtout de Bambao, prenez vos responsabilités de guide. Votre justice est aussi puissante que n'importe laquelle. Mais à condition qu'une partialité ne trouve pas refuge dans le procès. Sachez que « nkundza mbi ke pvimiwa mdzima ». Et vous, les jeunes, les cadres...les castes, réveillez-vous. Et vous, mon professeur, mon co-équipier, mon promotionnel, et ma sœur avec qui je suis mouillé par la même pluie et chauffé par les mêmes rayons solaires...Il est temps de mettre fin à ce vent dévastateur. Il est temps de mettre fin à cette bourrasque qui fait des victimes aussi innocentes. Il est temps de faire disparaître ce ciel de honte qui couvre notre milieu. Que les rencontres sans couleurs ni tailles, rencontres sans poids ni mesure, rencontres sans complexe ni orgueil  soient mises sur la planche pour qu'on soit délogé du calcaire. La région  de Bambao et la défunte République ont suffisamment souffert. Et ils ont besoin de vivre dans la paix et la sécurité. Pour que fraternité renaisse afin de permettre l'émergence du développement harmonieux.

Mes pleures ne sont pas pour faire un bilan, ni un constat. Non, loin de cela. Mes pleures sont pour comment on va vivre demain ? Comment on va vivre demain si amitié et fraternité quittent notre sol de Bambao, notamment Ikoni et Moroni.

Alors que Maluzini ne soit pas un couteau à double tranche. Nous devons savoir que l’incendie qui se déclare à Maluzini, Ikoni et Moroni payent les dégâts.  Aucune raison ne doit pas être attribuée à des malfaiteurs. Quelque soit la localité. Pour que calme demeure à jamais, que les têtes d’Ikoni et de Moroni palabrent en commun. Qu’un terrain d’entente s’ouvre pour faire venir la stabilité, le calme, l’union afin que force soit faite.

Pour clore, Lybie et Tchad viennent d’enterrer le conflit ayant comme cause, la bande d’Aouzou. Les Sahraouis ont leur terre, et est finie la guerre fratricide qui les opposait à leurs frères marocains. L’Alsace et la lorraine sont réattribués à la France, terre d’origine. Notre Gaza à nous doit appartenir aux palestiniens à nous pour que guerre ne soit pas autre que fratricide. 

SAID YASSINE Said Abmed
Ecrivain, poète (Lyon)

Retour à l'accueil