Jamais une veillée de laylat al-Qadr ou Nuit de la destinée n’a rassemblé autant de monde dans le pays. La nuit du mercredi 16 septembre, coïncidant à la veille du 27e jour du mois sacré de ramadan, plus de 8.000 personnes ont participé au grand rassemblement, à l’occasion de la veillée laylat al-Qadr, dirigé par le tanzanien Cheikh Charif Bin Mikdad au terrain de football de Ntsaweni, chef-lieu de la région de Mbude au nord-ouest de Ngazidja.

 

Le jeune ouléma tanzanien, Cheikh Charif Bin Mikdad a officié, dans la soirée du mercredi 16 septembre à Ntsaweni, la veillée de laylat al-Qadr, autrement dit Nuit de la destinée. C’est une promesse qu’il avait fait à la communauté de la localité lors de sa dernière visite aux Comores de venir y vivre avec la population la plus glorieuse nuit de la révélation du Coran. Il avait promis de revenir sur cette terre où repose une grande figure historique de l’Islam aux Comores, le premier propagateur comorien de l’Islam dans le pays Mhassi alias Mtswamwindza.

 

Plusieurs milliers de comoriens, hommes, femmes et enfants plus de 8.000 personnes, selon le comité d’organisation locale venus des différentes régions de Ngazidja mais aussi des ressortissants des autres îles de Mwali, Ndzuwani et Maore ont assisté à la prêche du jeune ouléma tanzanien. Le gazon de l’aire de jeux du stade de football de Ntsaweni, chef-lieu de la région de Mbude au nord-ouest de l’île, était entièrement couvert de noir, couleur des hijab des femmes, d’un côté et de l’autre, de la blancheur des boubous et autres tenues cérémonials des hommes.

 

C’est au cours de cette nuit que la révélation commença à descendre sur le sceau de l’Envoyé, que la prière et le salut soient sur lui. Pour ce faire, la cérémonie de Ntsaweni a débuté, après les coups de 22 h 30 mn, par une lecture collective, trois fois de suite, de la sourate Yaçine. Ensuite Fundi Sheri, originaire de Bangwa-kuni, s’est livré à un long récital de prières et autres implorations de la bénédiction d’Allah.

 

Cheikh Ali Chatri, un compatriote de Charif Bin Mikdad, a pris le relais, en milieu de soirée, pour parler de la place importante de l’éducation dans l’Islam. L’ouléma tanzanien a surtout insisté sur la foi et la soumission ou “takwa”. Cheikh Chatri a appelé les comoriens à faire plus de preuve de soumission à l’Islam dans un pays dont sa population est estimée à cent pour cent musulman. Il a révélé l’admiration qu’il portait depuis son enfance aux îles Comores, voisines de sa Tanzanie natale, suite aux récits des anciens.

Un autre ouléma tanzanien, Cheikh Radjab Ayoub a aussi animé cette “Qiyamu layli” ou veillée par des prières de recueillement avant de céder la tribune à Cheikh Charif Bin Mikdad pour se livrer à sa prêche. Les mérites de la Nuit de la destinée, dont une sourate entière du Saint Coran lui est consacrée, ont dominé les enseignants prodigués toute la nuit.

 

Le temps fort de la cérémonie a été l’invitation, au fond de la nuit, à une retraite spirituelle de l’assistance pour que chaque individu se remette, pendant au moins une demi-heure, au Dieu créateur. Un moment émouvant pour ces milliers de comoriens en communion avec des coreligionnaires de la Tanzanie.

 

La nuit a été trop chargée de prières, notamment la swalat al-witr et toute invocation afférente jusqu’à l’aube. C’est après avoir accompli la première prière de la journée d’hier, à l’aube du jeudi 17 septembre, que les milliers de fidèls se sont séparés. De l’avis des participants, l’évènement s’est déroulé dans un climat serein et chacun a regagné son lieu d’habitation sans mal.

 

Avant de quitter Moroni au lendemain de l’Aïd-el-fitr pour l’île de La Réunion et la France, Charif Bin Mikdad participera à la prière de l’Aïd à la Grande mosquée Al-Qassimi de Moroni.

 

Mohamed Soilihi Ahmed
SOURCE: AL-WATWAN

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