Interrogeons notre conscience sur le bien et sur le mal. Sur le passé, sur le présent et
sur l'avenir. Sur notre coutume, sur nos mœurs et sur notre devenir... Il est vrai que dans
notre coutume, le fait qu'il ait un petit et un grand mariage, chose inexistante dans aucun pays
au monde à part le notre, fait notre identité. Il est bien vrai que le fameux Anda renforce, clarifie
et solidifie l'identité culturelle de notre pays en particulier de l’île de Ngazidja. Cependant, il
est temps de s'interroger sur l'importance de cette identité. Fallait-il la conserver à tout prix au point de sombrer dans l'ignorance et la décadence pendant que le monde de la science perce tous les mystères de l'univers ? Est-elle si importante au point de banaliser l'éducation et l'instruction de nos enfants ? Dans nos foyers, les parents économisent la plus grande part du revenu familial, au profit du Anda et au détriment de l'instruction des enfants. Dans nos villes et nos villages, les autorités locales, encadrent et affectent des fonds dans des structures sociales, tels qu’associations musicales, foyers, places publiques, et négligent les établissements scolaires. Dans les différentes manifestations, culturelles, religieuses et politiques, le notable est beaucoup plus considéré que l'instruit. Sa place est toujours réservée. Fallait-il se demander où va nous mener notre itinéraire ou il est claire ? Faut-il s'interroger sur notre priorité ou elle est affichée ? Faudra-t-il se demander notre direction ou elle est sans options ? Le Comorien d'antan n'avait qu'une seule préoccupation majeure «amasser » une somme énorme pour faire le Anda car à chaque saison, il avait une tâche à accomplir pour le préparatif de ce dernier. L'éducation de
 ses enfants était assurée par le maître coranique qui ne demandait que de fagots à chaque fin de semaine. Et cela n'a pas été du tout difficile. De l'autre coté, les charges de l'école française revenaient à l'Etat. Pour sa santé, il n'avait qu’aller à l'hôpital et confier son destin au bon Dieu
et à l'ingéniosité du médecin. En est-il ainsi aujourd'hui? Je pense que non. Le Comorien de nos jours a plusieurs devoirs qui nécessitent beaucoup de dépenses plus importantes que celles du Anda. Le comprend-il ? Sinon quand est-ce qu'il va le comprendre ? J'espère que cette petite réflexion suscitera des réactions et des débats qui nous aideront à comprendre ce que c'est que la vie et ses enjeux et à apporter de sérieuses reformes à notre fameux
Anda.

Hamadi Mzé H.

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