NOS COELACANTHES SONT DES HEROS

Vendredi dernier lors du match qui opposait les cœlacanthes des Comores et Les Black Stars de Ghana, nous avons assisté à un moment pas trop habituel. Seul le football comorien qui a pu nous l’offrir. Pendant 90 minutes, le monde s’est arrêté de tourner. Plus de guerres aux quatre coins de la planète, plus de crise financière. Le réchauffement climatique se stabilise. Plus de souci d’électricités, plus de problème de route ni de salaires. Le débat sociopolitique prend un petit congé…Tout cela a été oublié. Le temps d’un match, tout le monde a fait la paix. Tous unis derrière une cause unique. La seule qui vraiment est capable de rapprocher les hommes : la haine de ces cruels arbitres.

Inutile de citer son nom, les commentateurs et autres « Spécialistes » l’ont suffisamment répété tout au long de la semaine, avant de l’inviter à aller s’asseoir sur le banc des accusés une fois le match terminé. C’était pourtant prédis par le sélectionneur des verts : « Il n’est pas impossible de se voir voler par les commissaires parce que à nos jours les petits pays sont plusieurs fois victimes de mauvaise arbitrage. » En attendant, il convient certainement d’accabler cet odieux petit bonhomme au sifflet, ainsi que son lâche de complice caché derrière son drapeau.

Malgré cette injustice, notre équipe a répondu présent, et a crée une suspens tout au long du combat. Un message fort est envoyé au monde du football de la part de nos guerriers. Mais ça n’a pas empêché au capitaine des Black Stars de faire son malin, faisant croire qu’ils vont donner une leçon de football au match retour aux étoiles montantes comoriennes afin de montrer que c’était par accident qu’ils ont été tenus en échec à Mitsamihuli.

« Une victoire volée »

Pour ce qui est de l’injustice, il est inutile de débattre pour déterminer si ce but a été bien valable ou pas ? Inutile de savoir si on ne méritait mieux que ce match nul. L’importance est que derrière cette polémique arbitrale qui ne fait que commencer, est de savoir qu’elle tombe à pic pour Amir Mohamed et ses hommes, qui viennent de trouver un nouvel arbre pour contenir une forêt de problèmes qui annoncent ses brèches.

Grâce à cet arbitre, dont personne ne parlera prochainement car on a probablement trouvé un autre bouc-émissaire, personne ne parlera de cette erreur sur ce coup de pied arrêté de notre héros du vendredi 13 novembre 2015. Personne ne parlera des rares occasions ratées par les cœlacanthes. Personne ne parlera de ce tire qui, une fois de plus… fini sur le transversal. Personne ne parlera de l’état de ce stade très critique. Voici les nouveaux responsables du malheur de l’équipe nationale des Comores : les arbitres. C’est bien plus commode que de se dire qu’on a tellement touché le fond qu’on en réussit à perdre honorablement contre une équipe du calibre mondial, parce qu’il est quart de finaliste de l’avant dernier coupe du monde, vice-champion d’Afrique. Nous les benjamins de ce monde du ballon rond, nous dont on a promis l’enfer. Le match allé, les mêmes propos sur l’arbitrage, responsable selon nous, de tous les malheurs de nos poissons millénaires. Une situation dont l’ironie n’aura d’ailleurs pas échappé à grand monde ce soir.

Selon les commentaires de Kassim, journaliste du RMC 13, l’arbitre de ce soir est mal faiseur, injuste… Alors posons-nous les bonnes questions. Pourquoi est-ce qu’on est vraiment victime ? Est-ce que la poisse qui abrite notre pays suit à grand pas nos Soldats verts ? En tout cas comme tout comorien digne de ce nom, je suis toujours fière de l’être, et à jamais je resterai derrières ces verts ! Je me rejoins aux cris qui montaient si haut vert, vert veeeert !

Souef El-Marwan

COMORESplus

 

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