« La résolution 31/4 des Nations Unies du 18 octobre 1976 reconnait le référendum du 22 décembre 1974 de la république des Comores et la volonté du peuple comorien des 4 îles à l’accès à l’indépendance. Les Nations Unies condamnent les référendums imposés à l’île comorienne de Mayotte par la France le 8 février et 11 avril 1976. » La France dispose du droit de veto au conseil de sécurité des Nations Unies : « Le droit de veto du Conseil de sécurité des Nations Unies est un droit accordé uniquement aux cinq membres

permanents du Conseil, ce qui leur permet la possibilité de bloquer toute résolution ou décision, quelle que soit l'opinion majoritaire au Conseil. » Cela signifie que la question de Mayotte n’aura pas de solution au niveau du conseil des Nations Unies, quel que soit le nombre de résolutions que les Comores vont déposer ou ont déjà déposé. La solution viendra à la fois des 3 îles des Comores et des Mahorais.

 

L’autre absurdité sur cette question, c’est le fait que les autorités comoriennes demandent un visa à un comorien qui veut se rendre à Mayotte, à l’aéroport de Moroni hahaya, alors que Mayotte est comorien comme les autres îles des Comores. N’y a-t-il pas là une contradiction entre les résolutions que l’union des Comores dépose aux Nations unies et les actes du gouvernement ? Ou est-ce que c’est une faiblesse ou une ignorance de nos frontières par l’Etat qui réclame Mayotte depuis 1974 (l’indépendance ayant eu le 6 juillet 1975) ? L’Etat est le 1er responsable des comoriens qui meurent dans les kwassa-kwassa au large de nos côtes. L’Etat doit imposer la suppression du visa Balladur dans un territoire comorien, on ne peut pas empêcher les gens de circuler dans leur propre pays. « L'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres. (Confucius) » Les présidents se sont succédés sans que ce dossier n’avance, ils ont tous utilisé les mêmes méthodes sans se poser les vraies questions.

 

La question sur Mayotte doit revenir à l’ensemble du peuple comorien en organisant un référendum interdisant les autorités comoriennes de demander un visa à un comorien pour aller à l’île comorienne de Mayotte, ainsi la responsabilité ne sera plus sur le président de l’union des Comores, qui est sous pression française à chaque fois qu’un président veut agir dans ce sens Le retour de l’île comorienne de Mayotte ne se fera que lorsque les autres îles ne connaîtront pas la misère actuelle. Nous devons nous occuper de la jeunesse comorienne, lutter contre le chômage, développer l’économie et faire en sorte qu’il n’y ait plus d’immigration vers Mayotte. Comment nos politiques peuvent nous expliquer le manque d’électricité et d’eau courante dans chaque foyer aux Comores? Pourquoi le peuple mahorais rejoindrait les autres iles dans la misère actuelle ?

 

Aujourd’hui le PIB de Mayotte est environ le cinquième de celui de la France, avec la départementalisation, l’écart de développement va continuer à se creuser avec l’union des Comores. Avec la rupéisation Mayotte est devenu une Région Ultra Périphérique de l’Europe et aspire vivement à pouvoir accéder aux fonds européens pour financer son développement et faire des progrès rapides en matière d'infrastructures. Pendant ce temps nos gouvernants n’aspirent qu’à la corruption et à mentir au peuple comorien sur

cette question. Nous devons, sans abandonner la question du retour de Mayotte, mettre notre énergie sur le développement de l’union des Comores, à redresser un système éducatif qui est en ruine, à promouvoir la création d’entreprise, à aider l’agriculture, à la lutte contre la corruption généralisée et à la création d’emplois pour les jeunes et à nous occuper de nos infrastructures (routes, écoles, hôpitaux, administrations …) ainsi nous pourrons avoir l’adhésion du peuple comorien et déclencher une révolte des mahorais eux-mêmes. L’espoir du retour de Mayotte dans l’union des Comores repose sur la jeunesse des îles Comores qui doit participer aux débats concernant Mayotte et au développement social et économique des Comores.

 

Certains politiciens comoriens ont fait de cette question le moyen d’exister politiquement sur la scène comorienne sans autre projet, ni proposition pour le développement du pays et utilisent la même méthode qui ne donne pas de résultat. Avec, la même chanson ils aspirent à vouloir être président pour mieux piller les biens des Comoriens. Les responsables politiques comoriens doivent avoir le courage de dire la vérité de la situation géopolitique de l'archipel. L’Etat Comorien ne peut pas imposer aux Mahorais une indépendance qu'ils ne veulent pas pour le moment. Pour finir, le retour de Mayotte ne se fera pas à coup de résolutions aux nations unies mais d’une part par un progrès économique significatif dans les 3 îles et en s’occupant des vraies préoccupations des comoriens et d’autre part par la volonté des mahorais à rejoindre les Comores, dont ils font partie et ont leur place.

 

Missubah Said Mouze

Paris le 15 août 2012

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