DEUX ALLIGATORS DANS UN MÊME MARÉCAGE

Les épaules du chef de l’Etat comorien sont prises pour un tremplin vers Beit-Salam en 2016 par deux hommes sur les starting block. Iki, pour les intimes, supporte mal la pression. Il ne cesse de dandiner. Son silence entretient encore l’espoir chez les deux prétendants et un réveil migraineux pour le perdant. Mohamed Ali Soilihi (Mamadou) et Assoumani Azali. Le premier est le poids lourd du parti au pouvoir, l’UPDC, en même temps Vice-président du régime en place. Le second est le conseiller subreptice du chef de l’Etat et homme de confiance de la première dame. Il est, en effet, le leader du parti CRC, qui soi-disant, se trouvait pendant quelques heures auparavant dans l’opposition au régime en place.

« Pour Befuni, tous les coups sont permis »

En tout cas, tous les coups sont permis pour la chaire juteuse et convoitée de Beit-salam. Coup d’argent, coup de malice, coup de gueule, coup de tête, coup de fusil, coup de ruse… que sais-je encore ? La cocotte minute commence à chauffer avec bouillonnements intenses. Mais le spécialiste en virgulogie assure le contournement des chicanes. En faveur de qui ? Personne ne sait. Mais des doutes persistent. En tout cas, s’ils sont en vie, jusqu’en 2016, ces deux hommes, seront candidats aux présidentielles. Aucun ne souffrira de l’article 13 de la constitution. Une chose est sûre, le silence d’IKi n’a jamais arrangé les choses chez les comoriens. D’ici à fin 2016, il ne faut pas s’attendre de l’abnégation du chef de l’Etat.

« Le parrainage ambigu »      

Elu avec Ikililou au poste de Vice-président et natif de Ngazidja, l’île qui selon la constitution budgétivore et onéreuse doit briguer le prochain mandat, Mamadou, est selon la logique des choses, le candidat idéal du pouvoir pour les présidentielles de 2016. Avec ce relais, Iki devrait le choisir pour porter l’étiquette du régime. Si l’ingratitude ne trouve pas refuge dans le fond de l’âme de l’enfant de Djwaezi. Comme cette part de gâteau lui a été offerte par Ahmed Sambi. Mais tout est possible chez Iki. L’homme chez qui le prévisible devient imprévisible, l’anormale, normale et l’exception la règle . La surprise de la dernière minute peut avoir le goût amer. Avec ses revirements inattendus, Iki peut faire de son argentier le dindon de la farce ou le conseiller caché de la première dame ? Pas surprenant.

« Iki et sa danse énigmatique »

Mais en vérité, quelle danse que le chef de l’Etat impose aux deux prétendants ? Shitete, Serebwalolo, mgodro, Sambe ou biyaya ? Même si les espoirs se nourrissent à chaque lever du soleil chez ces deux têtes, le vertige est aussi permis. Et chacun des deux, sustente l’espoir chez ses frotte-manche. Ça sous-entend ceci « C’est moi le candidat du régime en place qui bénéficiera du soutien du chef de l’Etat, en 2016.» Qu’ils méditent sur les belles paroles de Gosti de Ninga des Comores de fumbuni. N’est-ce pas lui qui disait : « si rambiwa nowaka hale, huka wana mbe waili okwadji uhamwa hadzima…». Ou faut-il s’attendre à l’avortement des faux jumeaux ? Election compromise de ces deux hommes en tout cas du régime ou le miracle dans le cercle d’un des deux ? Ces derniers temps, la scène politique comorienne est devenue une scène de théâtre. Mais chez les pressentis d’Iki, la scène s’aménage aussi en ring de boxe. Dans les deux camps, les gens se mobilisent et les promesses se font. Surtout « sans reconnaitre les erreurs du passé », ils continuent à prendre le peuple pour des idiots.

Si ces acteurs n’ont changé que les costumes et les décors, les spectateurs ne sont pas les mêmes qu’avant. Ceux qui avaient quatre ans en 2001, ont le droit de voter en 2016. De même ceux qui avaient neuf ans en 2006, ont le droit de voter en 2016 à condition qu’il ait élections. Mais en vérité qui de ces deux prétendants candidats du pouvoir, va hériter le « bushti rose » de l’enfant de Djwaezi, à Befuni ? Iki leur a promis, sans doute. Promettre est facile pour lui, mais chose promise, chose due. Des mauvais comptes qui feront de bons ennemis.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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