ACCUSER LE « ANDA », EST UN ALIBI QUI LEGITIME LA MAUVAISE GOUVERNANCE DE NOS AUTORITES

Par SAID YASSINE Said Ahmed

Sous la toile et les réseaux sociaux une vague d’intellectuels, des diplômés et certains politiques, ont fait une découverte. Peut-être, il y’ aura de remède au dénuement de notre pays. Les Comores sont indépendantes depuis quarante un ans. Et tout le monde est convaincu que depuis rien ne va. Depuis des années, on cherche la cause de cette régression. Alors si le médecin arrive à diagnostiquer la maladie du patient, il y a une chance de le guérir.

Ces dernières années le anda na mila devient la cible. Indexé comme seule cause du malheur de tout un peuple. Psychologues, anthropologues, sociologues, économistes, écrivains, « rienologues », tous accusent ce système avec lequel le comorien est né. Mais en réalité, qui est forcé de faire quoi ?  « inu tsi suna wala tsi farudhwi » Ces « us et coutumes », qui prennent des proportions selon le temps, est à bifide sans doute. Ils ont des aspects négatifs comme, d’autres positifs.

« La perte si… »

Certes, un anda qui respecte ses normes avec les étapes qu’il faut, n’est jamais néfaste. Depuis les Comores des navigateurs, jusqu’à celles d’aujourd’hui, la communauté comorienne conserve cette base qui est emprunte socioculturel. Des dépenses pharaoniques bien sûr. Et le anda devient budgétivore quand celui qui veut l’accomplir est inculte en la matière. Ceux qui sacrifient leurs familles, qui endettent leurs proches, et détruisent l’avenir des leurs, pour le anda ne représentent qu’une faible minorité de comoriens dans ce domaine. Donc le mal est ailleurs.

D’ailleurs l’hypocrisie demeure car, parmi les portes drapeau aujourd’hui de l’anti-anda s’endettent pour le mariage de leurs oncles et sœurs, sans se contenter du peu qu’ils ont. Et en dehors, ils le vilipendent. Ce qu’ils sont incapables d’infléchir à la maison, ils espèrent le concours de la société pour changer.  Sans compter des nombreuses constructions dans nos familles, si ce n’est pas l’argent illicite du fond public. Une coutume ne se reforme pas. Une coutume se conforme. Donc, des assises doivent avoir lieu dans nos milieux pour but de replacer le anda à sa place dans la société pour éviter les dépenses monstrueuses.

« le Anda ses inconveniants et ses avantages »

Cette  unique institution qui conserve toujours ses repères même si à moitié abimés, doit continuer à avoir sa place dans nos milieux. Un petit recule ; combien de générations ayant bénéficié des cours du soir dans des logis du village, écoles, kilabu, les bangwe… construits par les fonds du anda na mila ? Là, de mensonges.  Mais qui dans nos localités à été soumis à un devis par les villageois pour son anda ? Mais qui dans nos milieux, a fait son grand mariage avec ses moyens et qui l’a vu invalider ? On oublie facilement que le anda n’est soumis à aucun seuil inférieur.  Nous devons commencer à chercher les vraies causes des maux du pays. On aurait aimé que le vrai problème de sous développement comorien soit attaqué. Depuis 1975 à nos jours, plus de 85 milliards de fc comoriens sont vidés des caisses de l’Etat. Mais pourquoi on l’occulte ? Mais d’où le anda a détruit les routes nationale, l’électricité, l’hôpital El-Maarouf ?

« Et si l’on accuse l’endettement des Comores ? »

Autre phénomène. Une dette sous forme d’aide, les organismes qui les octroient aux Comores, envoient des experts, des formateurs pour récupérer en contrepartie. Rien eu et endetté à la fois. Et la mauvaise gestion de nos gouvernants, n’est plus pire que le anda ? Pour qu’un pays bouge, il faut des ressources humaines, des entreprises, des investissements. Et que dire de la contribution et l’assistance de l’Etat à la fuite de la population, notamment la jeunesse du pays vers l’étranger ? Que dire de la participation des autorités à la liquidation ou à la mort carrément des sociétés d’Etat ou des entreprises privées ? Que dire des détournements des fonds publics ? Rien n’est plus facile chez ces intellectuels ou ces diplômés de trouver les vrais responsables de cette régression.

« Le anda ne doit pas être un alibi »

Un pays mal gouverné est un pays qui envoie un signal de détresse. La mauvaise gouvernance ne doit pas se refugier dans le anda na mila. Le anda était toujours là et les Comores disposaient des sociétés qu’elles soient d’Etat ou privées comme Comores-import, Air-Comores, travaux publics, Stac, Sonatram, Scico, Galawa beach, Sococom, SAGC, Plasticom pour ne citer que celles-là. Les accusateurs du anda peuvent nous confirmer que la perte de ces sociétés n’a pas une contribution importante ? Peut-on nous dire que la mort de ces sociétés est causée par le anda ? Sans exagération, sans ce anda, nos parents finiraient avant leurs jours car c’est leur seul distraction et moment de joie. Ces parents qui n’ont que d’yeux qui voient ceux qu’ils n’en ont pas ; l’argent pillé dans les caisses de l’Etat. Il serait mieux que les techniciens, nos intellectuels, nos politiques surtout du régime en place s’occupent des vrais problèmes. A savoir la justice, l’éducation et le manque de civisme. Donc ces modernistes doivent attaquer le mal par les racines. Que nous osions dénoncer nos collègues, nos cousins, cousines, nos amis et proches, qui enfoncent le pays par une malversation, devenant monnaie courante.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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