Par Said Yassine Said Ahmed

Il y a un an, un modèle de pouvoir, s’implante aux Comores. Piaffement des institutions, mépris à la population donc contre leur gré, arrestations arbitraires, condamnations abusives, de ourdis de toutes sortes… Gouverner de cette manière, on appelle ça, dictature. Un peuple soumis, un peuple meurtri. Lorsqu’un pays est dirigé par une minorité qui se repose sur les armes et des menaces de mise en geôles, on ne peut dire de cela que tyrannie. Le constat est que même ceux qui soutiennent le régime tortionnaire d’Assoumani Azali, ont du mal à se trouver à deux dans une causerie. La peur envahit le fond. A défaut, ils défendent le pouvoir sans conviction, du coup ils passent hors ligne. Une privation de toutes les libertés ; liberté d’expression, liberté de penser, liberté d’opinion. Un pouvoir qui se repose sur des trahisons…

Le chef de l’Etat et les siens, suffoquent tous, même la morale des citoyens. Phénomène qui provoque le malaise d’un pays qui se cherchait depuis des lustres. Donc, une dictature clanique, un poignet d’individus qui se partagent le pouvoir au détriment de la démocratie. Ce peuple trahi peine à respirer. Il n’a que des yeux qui regardent ce qu’il n’en a pas ou, ce qui devrait être sien mais confisqué par le clan d’amis et proches du pouvoir. La santé politique est en situation de démolition, la société, presque inexistante, la pudeur attenté… tous ceux-là à l’œuvre d’un pouvoir dont les autorités réfléchissent avec les entrailles. Une rupture entre la société et l’Etat. Un délaissement total, qui entraîne la société comorienne dans un cataclysme puissant.

« Le procès indigne »

Du 14 au 17 Décembre 2018, un procès de la honte, plus qu’attristant est tenu au palais de justice de Moroni. Des déviations et des antipathies juridiques se sont produits lors du déroulement du procès. Ils étaient combien à être inculpés, jugés à tort et infligés des peines introverties. Les lourdes peines contre Bahsane Ahmed Said, Said Ahmed Said Turqui, Faissoil Abdousalam, Djaffar Ahmed Said… sont un grand cliché d’un procès de ressentiment. Et les vrais coupables, qui devaient pondre des vrais responsables dans cette situation, des conspirateurs, notamment celle de la coupure de la main du sergent Ali Radjabou sont à l’abri de toutes peines, donc disculpés sans avoir fait le moindre procès. Certes la haine, la dérision, l’attachement à la tune… animaient certains hommes aux toges… L’injustice a été illustrée par la mégarde du président de la cour et du commissaire du gouvernement… au sujet du témoignage bien poignant du prévenu, Sular et d’autres sur les bancs des accusés confirmant la culpabilité de Mr Capitaine.

Une étourderie de ces hommes de la Cour, moment où ces dépositions émouvantes désignaient des coupables réels de l’acte de barbarie, dont amputer la main du sergent Ali Radjabou. Donc des condamnations à tort auraient été requises moment où le présumé coupable a été innocenté… Donc Sular à la place de capitaine. En tout cas depuis la barre de Moroni, Ali Radjab connait celui qui a écorné sa vie, même si protégé par les autorités… Et les tortures infligés à certains détenus, notamment ce même Sular dans le cachot. Ce dernier subissait de l’atrocité ; enlever sa dent à l’aide d’une tenaille, plonger sa tête dans un sceau plein d’urine…, une révélation qui dans un Etat de droit aurait sans doute arrêté le procès. Mais la cour a continué le procès, à la négligence de ces dépositions de même.

« La mort de Hamada Said Gazon. »

Seize jours depuis l’assassinat du jeune ikonien Hamada Gazon par les forces de l’ordre comoriennes, à balles réelles, ni le chef de l’Etat ni son gouvernement, ne se sont aucunement manifestés. Aucune condoléance ni à la famille de Hamada Said ni à la ville d’Ikoni… deux perdantes de leur enfant onéreux. La mort du jeune Hamada, c’est une perte tragique aussi qui a bouleversé une ville toute entière, une région, une île et même un pays. Sans oublier le monde sportif. Seuls, le pouvoir en place, ses membres et son chef qui restent insensibles à ce drame. Non seulement la mort du jeune Hamada Gazon, mais il y a aussi  les plus d’une dizaine des jeunes ikoniens dont la vie est écornée par des balles réelles, parmi lesquels rendus invalides. Toujours, le silence méprisant du chef de l’Etat face à ce peuple meurtri est loin de rendre la plaie cicatrisée.

Sinon, l’opinion a eu droit au dindon de la farce du Ministre des affaires étrangères des Comores, lors d’une conférence de presse. Lorsqu’il a ouvert grandement les yeux en prenant ses semblables en témoin qu’une enquête va s’ouvrir, il croyait qu’aon allait le croire sur parole. Non, c’est un blanc bonnet et bonnet blanc. Hamada Gazon est mort, les perdants sont sa famille et ses proches. Seulement comment peut-il organiser des élections athlétiques et frauduleuses pour une éternité du pouvoir, au de-là de la volonté de Dieu et du peuple, est la grande préoccupation des hommes du pouvoir en place, et le chef de l’Etat. L’homme sûr de lui-même n’a pas besoin ni d’électeurs ni de régularités… donc point d’humilité envers une famille, une ville, un pays qui ont perdu le leur. Hamada Gazon est sacrifié, abattu par les milices du pouvoir à coup de balles réelles, des blessés graves aussi… donc chose acquise. Mais comme dit le chef de l’Etat les chiens aboient la caravane passe, rien ne sera mené comme enquête… Ce comportement méprisant se rajoute des déclarations du chargé de la défense au sujet du drame, et traduisent que ce massacre est loin d’être accidentel. 

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