De ces hommes et femmes au coeur de pierre, ni mots ni goutte de larme. Même si la mort est le point de commun de tout être vivant, mais la mort du Dr Ahmed Djaza, président de la CENI comorienne suscite des questions. Samedi 2 Mai 2020, un des hommes les plus singuliers de l’histoire des Comores s’est éteint. Des comoriens s’interrogent sur les circonstances de sa mort et le comment cette situation a été traitée par le pouvoir. Des recueils ont été aussi exténuants : Selon son chauffeur, le Dr Djaza, était victime d’une crise cardiaque, comme lui a dit un médecin présent dans le cabinet de travail du défunt. Et par la suite, Mr Soilihi Mahmoud alias Sako, ancien procureur confirmait cette thèse de « crise cardiaque » après être interrogé, et s’exprimait aussi avec ces dires :« Je ne suis pas allé sur la scène du crime ». Comment peut-on parler de scène de crise quand il s’agite d’une crise cardiaque ? C’est le métier des hommes de toge.

« Le pouvoir dédaignait la dépouille de son artisan Dr Djaza »

La dépouille du Dr Djaza a été traité d’une manière avilissante sans respect à l’être ni les honneurs du pouvoir qu’il a fabriqué. Le désintéressement du colonel Azali au départ de Dr Djaza sans qui son pouvoir ne serait pas maintenu, est vil. Couvert d’un drap, allongé par terre, sol, poussiéreux… pour la prière mortuaire, le corps du Dr Djaza n’était qu’un simple cadavre dans illustration. Et une prière mortuaire caractérisée par l’absence des autorités et des proches du pouvoir… Seulement des ayant sentiment à l’homme donc, des humains qui priaient pour un humain décédé. On peut aussi retenir son rapatriement hâtif vers son ile natale Moheli et son enterrement sans mots. Un pouvoir et ses hommes qui brillent avec des ressentiments, du mépris et estime sélectif. En tout cas Azali n’attend plus une intervention de Djaza dans une élection.

« La cruauté et l’ingratitude du colonel et ses adeptes »

Il faut avoir du cœur pour être humain. Ce qui est réservé au président A. A. Sambi et au feu colonel Anrifi Moustoifa par le colonel Azali peut aider à comprendre le traitement plutôt inhumain réservé à la dépouille de Djaza par le pouvoir en place et son Maitre. Summum du manque de l’humanité, l’inertie de ses collègues de la CENI. Mais quelle désaffection à l’humain ! Ni verbes ni mots du colonel Azali, ce président fabriqué indélicatement par ce défunt. Et le ministère de l’intérieur ? Un mépris total à l’homme qui a fait d’eux ceux qu’ils sont aujourd’hui. Présidentielles de 2016, truquées en faveur d’Azali, référendum du 30 juillet 2018 à proportion singulière en faveur d’Azali, des présidentielles et celles des gouverneurs du 24 Mars 2019, des législatives du 20 janvier 2020 et des municipales sans pareilles en matières de fraudes en faveurs d’Azali… Tous ceux-là, œuvre du désormais feu, Dr Djaza, président de la CENI comorienne. L’homme est mort sans aucun honneur et son ombre et son corps sont profanés par Azali, son pouvoir et l’institution qu’il a dirigée la CENI.

« Ce que Beit-Salam, alias Befuni a raté »

Voyageons un peu vers la Guinée Conakry. Deux semaines avant la mort du Dr Djaza aux Comores, le président de la CENI guinéenne Pr Salif Kébé est emportée par le coronavirus. Une disparition qui a bouleversé tout un régime et ses hommes, notamment le chef de l’Etat guinéen Alpha Kondé. Salif Kébé est décédé le 17 Avril 2020. « Le Président de la République son Excellence le Professeur Alpha Condé, a la profonde douleur d’annoncer le décès de Me Salif KEBE, Président de la CENI, survenu ce jour vendredi 17 avril 2020 à Conakry. Au cours de ces dernières années, Me Salif KEBE a apporté son expertise dans le cadre du processus électoral dans notre pays. Dans un contexte difficile, souvent contradictoire, et malgré l’adversité, il a su garder un comportement calme et une politesse à toute épreuve. Le Président de la République, le Professeur Alpha Condé, présente ses condoléances à la famille de l’illustre disparu, à ses collaborateurs de la CENI, au Barreau de Guinée dont il est issu, au Gouvernement et au peuple de Guinée. Que l’âme du défunt repose en paix ». Alpha Kondé sur la mort de Salif Kébé, président de la CENI guinéenne. Ce genre d’humanité et de gratitude, congédie le palais de Beit-salam alias Befuni et son locataire. Quel cœur de pierre ! Mais pourquoi le sens de l’humain indiffère l’homme et ses hommes ?

Said Yassine Said Ahmed

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