iz9yibst[1]La France et les Comores ont crée une situation inédite qui embarrasse les deux parties, mais dont la solution butte sur une question d’ego. A titre d’exemple, il y a quatre ans, un groupe de réflexion composé d e français et de Comoriens de France, s’est penché sur la question de Mayotte. Plusieurs idées en sont sorties, parmi elles un règlement amiable de la question de Mayotte, sur la base d’une synthèse du statut de Pondichéry, aux Indes et de l’accord Ukraino-russe, en mer baltique. Lors de la visite du Président Sambi, à l’Elysée, il lui  aurait été soufflé par une tournure diplomatique, l’idée de réfléchir sur une double administration à Mayotte.

Les Comores sont restées sans réponse, jusqu’au jour où Sambi lance dans un de ses discours fleuves, cette idée supposée nouvelle. En faisant sienne, sans référence à la source,  le premier partenaire des Comores est frustré, tout en poursuivant sa fuite en avant sur la départementalisation de l’île, même si, cette question embarrasse au plus haut point les deux parties. Mayotte a tout le mal du monde à gagner le statut de régions ultra-marines, car bon nombre de pays européens, qui n’ont pas de passé colonial, le refusent. Pour eux, le respect des résolutions des Nations Unies, demeure la règle.

En France, deux conceptions du problème, s’affrontent. La première est celle des conservateurs nostalgiques de la colonisation. Le RPR, de Jacques CHIRAC, l’a porté et défendu, par la voix d’Olivier STIRN depuis 1976. Pour eux, Mayotte doit être un département français. La seconde refuse d’isoler la France dans sa stature de pays de droit de l’Homme. C’était la position de Jacques FOCCARD à cette date. Ils veulent marier intérêts français et respect de droit international. Chacune des deux parties, est entourée par un ou plusieurs réseaux dont les finalités n’ont rien avoir avec la politique. Dans ce cadre, le dernier discours du Président Ahmed Abdallah Sambi aux Nations Unies, parait comme un leurre, négocié pour servir à l’opinion nationale des Comores, sachant qu’il soit sans intérêt, sur le plan international. C’est la raison pour laquelle, dès le lendemain,  le ministre des Affaires étrangères, Prince Fahmi  Saïd Ibrahim, a signé avec Paris, l’accord de défense rénové.

Face à ce tandem, un nouveau concept vient de se dégager en France : l’implosion des Comores. En faisant disparaitre comme la Yougoslavie, l’entité comorienne, Mayotte se voit ouvrir une autoroute vers sa départementalisation. Sur ce point, les partisans réclament une partition des Comores en deux ou trois entités, pourvu que la Grande Comore soit isolée. L’objectif étant d’unir  Anjouan et Mayotte. Dans cette bataille, l’armée comorienne, est la première à  faire les frais. Certains officiers ont dénoncé en interne cette machination, mais ils n’avaient pas assez de crans pour aller au bout de leur logique. Ils pensaient que les élections présidentielles, allaient changer le cours des choses, oubliant la règle élémentaire des Comores : la déstabilisation permanente.

Qui remportera la partie ? Ou du moins, qui perdra la partie ? Sans aucun doute : les Comoriens.

« Les patriotes par la rue », qui ignorent tout de l’histoire et des enjeux stratégiques, applaudissent comme des moutons de panurge, un discours sans lendemain. Ils oublient qu’à cet instant précis, la seule barrière pour un Etat d’assurer sa pleine souveraineté, est sa défense. Pour le cas comorien, elle repose sur des mercenaires tchétchènes. Ils ont pris position dans le camp principal de Kadaani, comme jadis Bob Denard avec sa GP.

Ce qui est surprenant, si l’on superpose le déroulement de l’opération ayant conduit la déportation du Président Djohar, en 1995, et les manœuvres de déstabilisation de l’AND, par le biais de la mise en résidence surveillée, sans raison de son ex chef d’état major, il y a une constante. L’entrée des mercenaires de Bob Denard au camp de Kadaani s’est faite par l’entremise du fourgon de livraison du pain de la boulangerie « Nassib ». Cette tactique n’est-elle pas celle utilisée pour s’accaparer du camp de Kaddani, pendant que le Chef d’état major des armées se retrouvait au palais de justice ?

Aujourd’hui avec une armée décapitée, démontée, en attente de sa prochaine dissolution, les Comores sont devant le grand tournant de son Histoire. Résisteront-elles et cette nouvelle dure épreuve ? Il va sans doute qu’un pays a besoin pour avancer des personnes ressources, des Hommes de référence, bref des héros. Si on n’en a pas, on les invente. Le cas du Général De Gaulle fait école. C’est un général qui n’a jamais fait de guerre. A la première guerre, il était aide de camp du Maréchal Pétain, à la seconde, il était le Chef de la Résistance.  Après la conférence de Yalta, où les pays Alliés ont refusé de convier la France, les dirigeants français se sont concertés pour s’aligner derrière De gaulle pour la continuité de son histoire. Aux Comores, c’est tout le contraire. C’est le seul pays au monde, où les traitres sont rois, les héros des ennemis de la République.

A l’exemple du 29 novembre 1989, le sergent Tadji, qui du haut du toit de son bureau, a sauvé la gendarmerie de l’assaut des mercenaires, après l’assassinat du Président Abdallah, finit ses jours à Paris, après une mise à la retraite anticipée.  Quant à Taoufic, il lui a fallu attendre 20 ans, dans le service de la circulation, avant de retrouver ses galons de lieutenant. Pendant ce temps, Ismael Mouigni Daho, qui était officier de permanence, s’est vu nommé capitaine, tandis que Abdourazak, qui est venu avec les mercenaires, désarmer ses hommes, pour ne pas résister, s’est vu propulsé lieutenant colonel, avant de devenir aujourd’hui, Président du Conseil Constitutionnel.

Face aux menaces qui pèsent sur l’unité du pays, et pour les raisons évoquées plus haut, les calculs individuels et les intérêts mercantiles, ne devraient-ils pas être mis de côté pour déjouer ensemble, dans l’unité, les pièges tendus à la Nation ? Ces semblants d’élections, aux résultats préprogrammés, ne seront pas, sans conséquences fatidiques aux îles de la lune. Ces élections pourraient marquer la fin des Comores. Sambi avec ses mercenaires, et ses lieutenants de l’AND, le savent. Ils mettront en coupe le pays, n’en déplaisent aux Mohéliens. Le cas de Combo servira de cas d’école.

MCH

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