Le président de l’assemblée demande à la “Mouvance” de “s’impliquer pour désamorcer” la crise parlementaire
24 mars 2012L’ancien vice-président Ben Massoundi a saisi l’occasion pour rappeler aux responsables des partis et des tendances politiques qu’il n’y avait pas que ce problème de l’assemblée : “nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés et y a urgence à agir ensemble.
Confronté à une ive fronde de nombreux députés, le président de l’Assemblée nationale, Bourhane Hamidou, a convié, en fin de journée d’hier au Retaj Hôtel à Moroni, des représentants des partis de la mouvance présidentielle et des tendances qui “soutiennent l’action“ du président de la République à une “réunion de concertation“, pour parler de la situation qui “prévaut actuellement“ dans son institution. Il a, à cet effet, demandé aux forces vives de la politique nationale de lutter contre la déstabilisation politique “orchestrée“ par des députés. “Vous devez comprendre que ce n’est pas le nom de Bourhane qui est ciblé, mais c’est la présidence de l’assemblée. Elle est visée et il y a d’autres manigances derrière. J’ai donc peur de l’avenir. Car n’oubliez pas que le président de la République peut dissoudre le parlement et on entrerait en guerre institutionnelle“, a-t-il prévenu.
Toutefois, l’occupant du perchoir de Hamramba a répété qu’il n’est pas disposé à lâcher facilement son trône. Reproché par ses collègues élus de gestion opaque, entre autres, le président Bourhane s’est montré prêt à faire appel aux services d’une agence spécialisée pour auditer la gestion financière et institutionnelle de son institution. “Les députés de Ngazidja se sont entretenus avec le président de la République et m’ont accusé de mauvaise gestion“, a laissé entendre le député de Hambu qui se plaint également que ses collègues soient allés faire des doléances au chef de l’Etat “derrière son dos“. L’ancien gouverneur de Ndzuwani et conseiller du président de la République, Moussa Toybou, mesurant la gravité de la situation, a exhorté les partis politiques, garant de l’unité du pays, à agir en urgence. “On ne peut pas retourner à la case de départ. Nous avons sacrifié nos vies et tous ceux qui nous étaient chers pour la stabilité de ce pays et aujourd’hui on voit les fruits, on ne devrait pas tolérer une telle stupidité“, a-t-il rappelé.
Pour sa part, l’ancien vice-président Ben Massoundi a saisi l’occasion pour rappeler aux responsables des partis et des tendances politiques qu’il n’y avait pas que ce problème de l’assemblée : “nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés et y a urgence à agir ensemble“. Selon lui, la “force“ de la mouvance doit s’imposer afin “d’éviter une impasse“ au pays. “Il est temps qu’on entame un dialogue franc pour trouver une issue rapide à nos problèmes“, a-t-il précisé. A l’issue de la rencontre, les partis se sont mis d’accord pour mettre en place une “coordination“ qui doit entamer “sans tarder des discussions pour éviter au pays de tomber dans l’anarchie constitutionnelle”.
Nakidine Hassane
Source : Alwatwan