DSCF2122L’affaire du soi-disant coup d’état du 19 avril 2013, est un djaliko dans le noir. Un pas en avant, deux en arrière. Un an et demi depuis que quinze personnes sont placées en garde à vue prolongée. Parmi eux, Mahmoud Ahmed Abdallah, Housseine Maoulida, Ibrahim Ali Ibouroi (babatay), Ahamada Satoulou, Amdjad H.Djaé, Zarouki, Toyb Maarouf… et deux étrangers congolais et tchadiens. Ils sont soupçonnés d’avoir ourdi un vrai-faux coup d’état et d’assassinat contre le chef de l’Etat comorien Ikililou Dhoinine. Des enquêtes ont été menées mais elles paraissent mystérieuses. Toujours des zones d’ombre dans cette affaire. Lors de l’investiture du Maire de la commune de Bambao ya hari, l’ancien ministre de l’intérieur d’Ikililou, Hamada Abdallah avait confirmé sans hésitation aucune que le gouvernement a bien déjoué un coup d’état fomenté par plusieurs individus, y compris des étrangers. Le chef de l’état quant à lui, dans une allocution télévisée, authentifiait cette thèse. Dynamique, l’opposition par la voix de Houmedi Msaidié condamnait ce vrai-faux coup d’état dont elle ignore sans doute, l’exactitude.

Depuis le mois d’avril 2013, cette affaire manque de clarté. Toutefois, on peut se rappeler des échanges par voie médiatique entre le Directeur du cabinet à la présidence chargé de la défense, Hamada Madi Bolero et l’un des avocats des détenus, Me Baco. Dans une conférence de presse à Paris, le mois de novembre 2013, Me Baco affirmait :« Boléro a dit que le procès va durer longtemps... » Et dans une interview accordée à la Gazette des Comores, ce chargé de la défense a répliqué : « Je n’ai pas vu cet avocat et nous n’avons pas parlé de cette affaire… ». Peut-on considérer que ce dossier qui s’annonçait commode au début de l’affaire est devenu patate chaude dont certains n’arrivent pas à se débarrasser ? Des hommes se chancissent à Le Moroni II, alias Dawedju depuis bientôt un an et demi, sans jugement. Ni eux ni les membres de leurs familles ne connaissent le sort qui leur est réservé.

« Avec qui on traite alors ? »

Le mois de juin dernier, le procureur Sako et le juge Mohamed Djouneid ont pris part à une commission rogatoire à Paris au sujet de cette affaire. Mais le doute persiste, car seule une cellule restreinte, est informée de la nouvelle donne. Rappelons-nous, le 7 mai 2014, le juge d’instruction chargé du dossier, aurait informé les prisonniers que la garde à vue est prolongée d’une autre année sans que les avocats des prévenus soient mis au courant. Parait-il. Ensuite, le Samedi dernier 6 septembre 2014, l’un des détenus, Mahmoud Ahmed Abdallah aurait dû être auditionné, mais l’audition a été reportée. Le motif, on n’en sait rien. Et de cette audition, ses avocats n’auraient pas été informés non plus. Ni Me levis qui est à l’extérieur, ni ceux qui se trouvent à Moroni. Outre, les avocats de tous les prévenus pour cette affaire de tentative de coup d’état, n’auraient eu connaissance des éléments collectés lors de la commission rogatoire de Paris.

Parmi les enfermés de Dawedju dans le cadre de cette affaire de coup d’état et d’assassinat, il y a des étrangers pris pour des mercenaires : un tchadien et un congolais. Ce dernier s’appelle Joris Kombé. Pour sa défense, son avocat aurait demandé à sa mère, des éléments du dossier, mais celle-ci ne dispose d’aucun document. Donc tout se passe à la comorienne. Grave encore, quelques uns de ces détenus, passent leurs vies à l’hôpital. Ce qui leur coûte une fortune. Chaque jour, ces détenus, patients, sont « pompés » d’une somme de 5000 fc, comme redevance de chambre.

Et le troisième étranger dans cette affaire Patrick Claim ? Pourquoi est-il libre dans les rues de Paris sans  être inquiété ? Comment, peut-on s’imaginer vivre dans un Etat de droit ? Et les autorités électorales qui ont condamné le vrai-faux coup d’état, ne peuvent pas hausser le ton pour la tenue d’un procès ou elles ne prennent pas conscience de leur contribution indirecte dans cette affaire ?  

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

Retour à l'accueil