Le crash de la Yéménia [survenu au large des Comores le 30 juin 2009] est venu mettre à nu les multiples différends qui opposent les comoriens de la diaspora surtout celle de la France. L’affaire Farid du nom de « ce responsable » de l’association SOS voyages vient confirmer cette guerre fratricide de nos ambassadeurs qui ne fait que ternir l’image du pays chez l’ancien colonisateur. La presse nationale avait rendu public le limogeage de cette personnalité à la tête de cette association qui se bat « pour des conditions de voyage dignes entre Moroni et l’Hexagone ». Ce quotidien avait même repris les propos du « nouveau » porte-parole de ce rassemblement qui siège en France. Non seulement, Farid envoie un démenti mais il convoque une conférence de presse pour se défendre. « Jusqu’à preuve du contraire, je suis toujours président de SOS voyage », lance Farid, brandissant des documents de la préfecture de Marseille comme preuve à ses allégations.

 

Ce « président » a fait bel et bien l’objet d’une suspension. Des membres de l’association l’avaient écarté des ses responsabilités pour « abus de confiance et détournement de l’objet de l’association ». Mais naturellement, Farid conteste cette décision. Il aurait même porté plainte contre ses détracteurs. Selon lui, « cette décision est illégale. Les textes qui régissent les associations voudraient que lorsqu’on exclut quelqu’un, on l’appelle pour s’expliquer dans une assemblée générale alors que cette formalité n’est pas respectée ».

 

Après quelques questions des journalistes présents, la conférence a tourné à un règlement de compte. Farid s’en prend violement au « nouveau » porte-parole. Il accuse Mboussouri très connu dans les milieux de la diaspora, de tous les maux en le traitant de « brebis galeuse en quête de notoriété ». Farid originaire de Foumbouni, dans tous ses états reconnait « qu’il est humain et les erreurs sont possibles ». Mais poursuit-il, « jusqu’ici, il n’y a pas de faute. Et même si j’avais vendu des visas sur le dos de l’association ce ne serait pas un délit car vous le faites chaque jour ».

 

Malgré la tension qui a émaillé la conférence, Farid accompagné de Mbousse, un autre membre de la communauté comorienne de Marseille, est revenu sur le parcours de l’association presque une année après le crash le plus meurtrier de l’histoire de l’aviation civile comorienne. La diaspora de la France débloque 40 000 euros pour soutenir l’aviation civile comorienne dans la réfection de la piste d’atterrissage de l’aéroport Hahaya, une des conditions pour le retour des grandes compagnies aériennes aux Comores.

 

Quant à Air Austral dont SOS voyage avait annoncé une ligne directe entre Marseille et Moroni au mois de janvier 2010, Farid déclare que « les négociations se poursuivent ». Et pour marquer la commémoration du premier anniversaire du crash, SOS voyage propose qu’aucun décollage ni atterrissage ne soit fait dans la journée du 30 juin prochain.

 

A.A. Mguéni

Source: HZK-Presse du 01/05/2010

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