IMAG0054Un élu est appelé à rester à l’écoute de ses électeurs. Un député s’occupe d’abord de sa circonscription avant de faire un pas à la région, puis à la nation. Or, les députés comoriens oublient qu’ils sont avant tout de la circonscription. D’autres prennent l’assemblée nationale pour un lieu de distraction et de règlements de compte. Des alliances de circonstance, des attaques personnelles, des lois en catimini, des magouilles et des associations avec des scélérats tous en mouvement dans ce palais. Il y a parfois des lois insensées et d’autres qui font le plein des poches de certains élus. Le cas de l’annulation de la licence unique de la vente d’alcool à Amine Kalfane, un désaveu de Mamadou, la complicité de quelques élus dans cette même affaire offrant leur service au camps Shemir Kamula, la pétition contre le président de l’assemblée Hamidou Bourhane, la loi électorale et suicidaire sur le domaine de Maluzini , territoire d’Ikoni, rattaché sans faire débat à la capitale…

« Nos mères n’avaient pas besoin d’une loi parlementaire » ?

Cette fois-ci une proposition de loi de moindre importance, voire inutile, la proposition du député Mahamoud Attoumane, annonce une tendance doctrinaire et suscite des interrogations. Connaissent-ils en vérité le rôle d’un député ? Et si ce député s’intéressait d’abord aux principales préoccupations des Comoriens comme le manque de justice, de dignité des autorités et j’en passe. Où d’autres  sujets utiles à la nation que de porter l’attention sur la tenue vestimentaire de la femme comorienne. Elle, qui depuis l’aube se protège conformément à la tradition. Pourquoi et comment oublier que toute religion se conjugue avec tradition ? Nos mères et les nubiles qui s’habillaient de leur « bwibwii et leso », légendaires et celle d’Anjouan et de Mohéli avec le « shiromani » n’avaient pas besoin d’une loi parlementaire pour porter ces jolis habits. Où est le péché de ne pas porter de « burkat », dans un pays où les femmes respectent leurs us et coutumes ? Et le député qui est témoin d’un régime qui torpille tous devant ses propres yeux, n’est pas responsable comme tant d’autres ? Nous attendions une dénonciation de la part de ce député,  de ce qui ne va pas du régime dont il est parlementaire, avant de jeter regard sur le top model.

« Les comoriens sauraient grès à ce député, si… »

Les comoriens sauraient gré à ce député, s’il propose une loi contre des candidatures honteuses comme celle d’Abou Achirafi, un malfrat de la République, qui par cette même assemblée cherche l’immunité, ou une loi contre des faux-coup d’état comme celui du 20 avril 2013 dont des innocents moisissent à le Moroni II, contre des faux procès comme celui de l’affaire d’Ikoni, contre les dirigeants homosexuels, pour la répression du chiisme sur le sol comorien, source d’éventuels conflits, contre le délestage à l’hôpital de référence El-Maarouf, devenant ces derniers temps, lieu de fin de vie à cause du manque de courant. Ou une loi pour la déchéance des nationalités de Bédouins qui font la honte à notre pays. Et la consommation d’alcool ainsi que différentes substances prohibées qui se prennent au su de tout le monde, dans notre capitale et dans nos localités, ne fait-elle pas partie des éléments causant la dégradation des mœurs de notre pays ? Le député auteur de cette loi ne doit-il pas chercher de problème là où il n’y en a pas ?

La vente de corps, les convoitises, l’adultère n’ont aucun lien avec la tenue vestimentaire comorienne. Il ne faut pas provoquer la conscience des citoyens. Simple, car ces députés sont les surveillants des actions gouvernementales, ils n’ont qu’à être honnêtes, rigoureux et responsables. Un comportement avec lequel le navire sera ajusté. Pour ensuite un équilibre de l’économie du pays, donc une voie vers le développement. Ces députés doivent savoir qu’ils ne sont pas élus pour la religion qui n’a rien avec leurs mandats, mais pour aider le pays à sortir de la crise dans laquelle il se trouve. Prenons un exemple, des Etats musulmans comme le Maroc, la Tunisie, la Turquie, l’Indonésie, bien développés que le nôtre et ayant le mêmes rite que les Comores, ils n’ont jamais interdit le port de pantalon.   

« Et si les élus s’occupent des besoins de leurs territoires » ?

Oui, la limite de certains élus des Comores de ces dernières années est une explication en soi de l’état du pays. Dans un premier temps un député doit être à l’écoute de ses concitoyens et participer aux débats politiques locaux. Il est enfin l’un des animateurs des développements locaux. Tout cela avant d’assurer les taches dans l’hémicycle. Et là, aucun de nos députés aux Comores n’est animé par ces intentions. Ces représentants de la nation, bien qu’élus nationaux, ils doivent néanmoins s’occuper des besoins de leurs territoires. Comme le rôle d’un député est de voter la loi et contrôler les actions gouvernementales, les nôtres accomplissent-ils la dernière tache ? Certainement pas. Au contraire, certains d’entre eux, sont complices des mafieux gouvernementaux qui abusent du pouvoir et manipulent le régime.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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