Il serait mieux que le peuple comorien soit informé de la méthode avec laquelle, leurs autorités gouvernent leur pays. Et après quoi, qu’il apprenne l’inutilité d’une assemblée nationale, dont les élus sont fabriqués par ce même peuple. Pas plus longtemps qu’un an, on aurait cru en une alliance entre des partis et celui au pouvoir. Donc le terme « la voix, est celle du peuple » avec une assemblée nationale composée d’une majorité née des coalisions, n’est qu’un mirage.

Dans un Etat de droit…, il y a quatre pouvoirs. Cependant, tous n’ont pas les mêmes prérogatives… mais à chacun les siennes, au respect de celles des autres. Le pouvoir exécutif, qui est le chef de l’Etat, le pouvoir parlementaire, qui sont les députés, celui juridique, dont la justice et enfin les mass-médias… qui sont l’information, en l’occurrence, la radio et la télévision. Et pour le parfait de leurs tâches, ces pouvoir sont indépendants… mais travaillent sans doute en commun accord. Néanmoins, aux Comores, une fois qu’un homme accède à la magistrature suprême, il transforme tous ces pouvoirs, en un seul. C’est à partir de quoi on parle d’un absolutisme.

« Le pouvoir minoritaire et ses caprices »

Au sein de l’Assemblée nationale, laisse dessiner la minorité du pouvoir en place. Comme tout le monde le sait, le parti du chef de l’Etat, colonel Azali, la CRC, dispose uniquement de deux députés à l’Assemblée nationale. Ce qui fait que si le droit s’attribuait à l’Etat comorien, plusieurs lois seraient flottantes voire même rejetées. Mais dans la coulisse du pouvoir actuel, tous s’exécutent et les décisions se prennent… Mais en réalité, quel est l’importance de la majorité parlementaire, ultra pouvoir ? Ce silence des représentants du peuple est plus vandale. Restant indifférents sur plusieurs décisions moins démocratiques, du chef de l’Etat…, n’est absolument pas promettant. Mais en toute franchise, comment un parti au pouvoir, pourrait gouverner… et ferait passer des lois avec deux députés seulement à l’Assemblée ? Avant de partir aux assises du chef de l’Etat colonel Azali Assoumani, on doit parler de l’ordre et de la morale de nos gouvernants… et leurs inconsciences bien doutées. 

La dictature n’est pas forcement les coups de cravaches et l’atrocité des Comando– mwasi, d’Ali Soilihi et son célèbre citerne, n’est pas les bains de sang de Tontons Macoute de Duvalier, les coolies de la mort de Markos, ni ceux des Khmers rouges de Pol-pote. Il y a aussi la dictature flegmatique implantée aux Comores, ces derniers temps. Un absolutisme caractérisé par le clonage de la conscience du peuple par ses autorités au pouvoir,… Clonage selon lequel, un pouvoir n’a pas des devoirs à accomplir, mais des droits sur le peuple. Par ces autorités, ce même peuple est éduqué viscéralement à comprendre que si un pouvoir tient quelques promesses, c’est un service rendu. Et avec ce précepte, les autorités échappent bel à leurs devoirs et de citoyen et d’autorité, et surtout les raisons de leurs élections. Un exemple bien précis : si un pouvoir bitume ou réfectionne une route, s’il électrifie une zone, s’il octroie des bourses ou construit un barrage… cela reste un exploit, rendant aussi le peuple redevable… donc lui privant de ses droits de s’exprimer.

« L’indifférence des hommes du pouvoir »

Il y a en outre, le mépris des autorités face à un peuple qui fait d’elles ce qu’elles sont aujourd’hui. Le non respect d’un programme électoral. L’homme ou la femme, une fois élus, s’impose tout de suite, l’espace entre eux et le peuple, donc absence de l’écoute… s’impose. Un peuple kleenex, même si quelques « pas en danse de twarab ou de ngoma ya nyombe » peuvent être exécutés dans des zones…, chaque soir et jour de cérémonie… pendant que, le peuple meurt avec des symptômes terrifiants. Nulle n’est grave maladie que celle qui affecte le peuple comorien, dont que le désespoir.

Sans doute, l’inquiétude et le désespoir sont une spécialité que les pouvoirs comoriens, insulaires et fédéral, font cadeau à leur peuple. La quasi-inexistence des gouverneurs et l’indifférence du chef de l’Etat face aux attentes du peuple… sont l’éther qui secoue les aspirations de ce peuple comorien suffisamment souffert. Par ces chefs d’exécutif, les comoriens sont « construits un château en Espagne ».

« Emergence et assises nationales »

Comme des chansons sont si belles sous les cocotiers, on doit les chanter pour des bons sommeils. Emergence et assises nationales. Oui. De l’opium, nouvelle version. Même, si celles-là servent de somnifère, on ne doit pas se lasser de s’interroger. Comment peut-on prétendre un pays émergent et replacer des videurs des caisses de l’Etat aux grands postes qu’ils occupaient autrefois ? Comment peut-on ambitionner l’émergence et blanchir des larrons de luxe pour qu’ils servent des conseillers ? Comment peut-on promettre l’émergence au moment où, le pouvoir parlementaire n’a pas de sens, dans un Etat dit, de droit ? Comment ose-t-on parler de l’émergence au moment où on asphyxie la justice, et l’on vire ceux qui opposent le pouvoir ? Pour une émergence d’un pays, la voix du peuple compte.

Autre ton se lève, les assises nationales. Cette œuvre mise en route par certains sages du pays, subit l’usurpation donc devient actuellement, l’action du pouvoir en place. La pensée du peuple est naufragée dans ce concept. Et ce peuple est privé de penser… à autre chose que ces assises, ou/et de prendre conscience des pratiques des membres du régime en place. Rien que les assises. Comment peut-on prétendre des assises nationales avec transparence, au moment où ces dernières se trouveraient aux mains du pouvoir, dans lequel des pillards parmi lesquels, des ambulants de régime en régime ? L’éclipse des initiateurs de cette œuvre, volontaire ou involontaire, même si les deux ans de sa naissance se sont fêtés au Palais du peuple, alimente le soupçon. L’absence d’un ardoise sur lequel, les points définis de cette assises… au peuple prétendant, n’est pas du tout digne. Du cafouillage du pouvoir dans cette action, nombreux sont ceux qui croient. Donc un pire non surprenant.

Au moment où, on sait qu’il n’y aura aucun procès, mais des assises de formalité, celles-ci ne serviront à rien. La prise de conscience, tout le monde en fait. Mais changer devient pratiquement difficile. Donc, ces assises du chef de l’Etat, colonel Azali ne devraient pas être une réunion de clan ni phénomène de symbiose. On parlera des assises s’il y aura procès et peine. Sans cela, c’est encore dépenser de l’argent pour l’organisation… et des factures potelées pour des pleines poches. Et ce ne sont que les contribuables qui paient les dégats. 

SAID YASSIENE Said Ahmed

COMORESplus

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