Il y a quarante deux ans depuis que les Comores sont devenues Etat indépendant. De cette indépendance, l’opinion publique s’alimente. Et le bilan se dresse sous les barbes… Beaucoup le jugent pire, et certains disent qu’il s’étale positif. En tout cas, il ne se passe pas un jour sans que l’inventaire soit évoqué… Il y a deux ans, plus précisément le 11 Aout 2015, un collectif des comoriens issus des différentes couches, est né, et acquit le nom de « Collectif du 11 Août ». Cet ensemble réclame des assises nationales qui pourraient accoucher d’un bilan de quarante deux ans d’indépendance. Bien que je doive du respect aux hommes de sciences, l’intelligentsia a l’obligation de reconnaitre les artisans de cette initiative. Sans-quoi, c’est l’inadvertance claire et nette. Et ça, c’est trop méchant. Donc « Rendre à César, ceux qui appartiennent à César », est la moindre des choses. Ne soyons pas emportés, au point d’être ingrats ou de disposer des points de vu, déraisonnables.

Et parmi les composants de ce mouvement, certains anciens ministres dont nombreux sont par le temps transformés en notables… politiques en tout cas des sages. Ils s’agissent par exemple d’Ali Bazi Selim, ancien ministre de l’équipement et ancien député, sous Abdallah, Ali Mlahaili, ancien ambassadeur des Comores à Paris sous Abdallah, feu Mouhtar Ahmed Charif, ancien ministre des affaires étrangères sous Taki,  Ali Mdroudjaé, ancien premier ministre sous Abdallah et ministre de la production sous Djohar, Said Mohamed Saggaf, ancien ministres des affaires étrangères sous djohar et ancien député sous Abdallah, Chaher ben Said Massound, ancien ministre de l’éducation sous Abdallah… pour ne citer que ces hommes. Cela fait qu’il y a de la chance de voir quelques artisans de la politique comorienne de ces quarante deux années parlées. Avec ce collectif, il y a de la crème pour ce bilan dont nombreux attendent.

« Les assises à ses procréateurs »

Toutefois, depuis presque deux mois le mouvement de 11 Août 2015 est reçu par le chef de l’Etat, le colonel Assoumani Azali. Et à partir de là, l’atmosphère connait un autre beffroi. Et vue la motivation du chef de l’Etat, une récupération bien scellée semble enregistrée, même s’il essaie d’amadouer quelques têtes du mouvement. Les assises nationales sont prévues pour un large bilan des quarante deux ans d’indépendance des Comores. Mais une bifurcation menant vers l’inventaire de la tournante ; un cheval de batail du chef de l’Etat comorien, colonel Azali et ses hommes. Bien sûr une période importante mais, sans pour autant se donner permission de déconsidérer les efforts des autres, ayant prise conscience. Car, ce vécu est bien concret et frais, la période de la tournante, ne devrait pas être une question pesante. Une période claire comme l’eau de roche. Il faut aussi prendre le soin de ne rien omettre. Cette période est bien précédée de celle de trois ans du régime militaire… du colonel Azali, prenant le pouvoir de force. Donc ces trois ans, n’ont pas raison d’être omis du le tableau de quarante deux ans… car une des importantes périodes sur l’histoire contemporaine des Comores…

Qu’apprenons-nous d’ici et là ? Certains inconditionnels du pouvoir en place, bien évidemment qui ignorent le passé récent de la politique comorienne, cherchent à jouer avec la conscience du peuple comorien. Commençant par « un peu d’Histoire », des lignes sont pour détourner la cognition du comorien. Sauf le respect que je dois aux intellectuels comoriens, qu’ils ne froissent pas cette notion, en tout cas ce titre. Venter du positif de la constitution budgétivore, issue des accords de Fomboni de 2001, quel moquerie au peuple comorien ! Cet outil, c’est-à-dire la constitution issue des accords de Fomboni, est l’un des éléments ayant placé les Comores là, où elles se trouvent ces dix dernières années ; chauvinisme insulaire, démantèlement des sociétés d’Etat, dégradation de la société, économie au rabais, fuite du sens de la communauté, angoisse du peuple, dommage de la politique, désœuvrement de la population, perte de la pudeur… pour ne citer que ceux-là. 

« Accords de Fomboni, missions accomplie pour détruire le pays »

Lu quelque part ceci « 2015, un mouvement de la société civile réclame le bilan des quatre décennies de l’indépendance nationale dont évidemment la présidence tournante… En fait, ce mouvement n’a fait que s’approprier un sujet déjà débattu depuis plusieurs années par les intellectuels et les politiques de ce pays…» Respect à ceux qui nous lisent. Pourquoi suborner sur ce que tout le monde voit ? Mais quel ensemble d’élites ou d’intellectuels appelant aux assises nationales, si ce n’est pas le « Collectif du 11 Août 2015 ? » Mais quels politiques, indociles pour que ces assises aient lieu, si ce n’était pas la montée du « Collectif du 11 Août 2015 » ? Si quelques palabres restreints entre amis ou classes ont eu lieu dans des cafés, on n’en disconvient pas. Mais Encore une fois, rendons à César ce qui appartient à César. Pour ce qui est des assises, on salue les efforts du « Collectifs ». Certains jeunes aussi moins connus de la scène comme Assoumani Maoulidi (Alias Parabolique) et autres. Des technocrates comme Idriss Mohamed du Comité Maoré, Assoumani Saandi, ancien ministre sous Azali et expert international… ont leurs empruntes sur cette œuvre.

D’abord, légitimer un coup d’Etat, c’est pire qu’un blanchiment d’argent sale. Sur le même papier, j’ai lu ça. « La constitution de 2001 a apporté de la stabilité à ce pays historiquement instable… elle a démocratisé le pouvoir…», mais quel quolibet ? La constitution de 2001, n’est-elle pas la pire constitution que les Comores n’ont jamais connue ? Une constitution budgétivore et ruinant, dans un pays qui ne produit rien. Mais de quelle stabilité parle-t-on ? Celle de nourrir le séparatisme d’Anjouan pendant et après les cinq ans du premier pouvoir de la CRC ? Celle d’amarrer le séparatiste Mohamed Bacar, oppresseur de l’île d’Anjouan et de sa population ? Et ça «… elle permet à tous les villages d’avoir des gouverneurs et des commissaires… ». A mon tour, je dis « un peu d’Histoire ». Aucun village ni ville n’a déjà été empêché de présenter leurs enfants aux élections de gouverneurs, depuis les années 80 sous Abdallah…

Quand on lit, «… pour partir à la conquête du pouvoir, on attend le tour de son île… », Ça raffine frayeur et pessimisme, d’un avenir radieux. Pourquoi ne nous sommes pas conscients du crime politique qu’Azali et amis ont commis à une génération, quels que soient ses défauts, une génération qui a su léguer, la dignité à un pays ? Cela ne connote pas l’institutionnalisation du séparatisme et le chauvinisme insulaire ? Quand un politique n’attend pas de jugement populaire, il ne connait ni la crainte et la pudeur.

« Quelques dates historiques »

Sinon, des nombreux comoriens attendent les fruits de ces assises, qui ne décollent pas des allures d’une récupération… permettant au chef de l’Etat de se tailler un costume sur mesure. Sans pour autant soutenir l’idée de disloquer l’archipel, supprimer la tournante pour des fins personnelles, est plus que vicieux. Oui à la suppression de la tournante, mais pour le bien collectif et non aux fins personnelles… dont une prolongation de pouvoir. C’est un pays qui appartient à tout un chacun. Les assises nationales doivent suivre les normes, donc bilan des années depuis la naissance de la nation. De cette période de quarante deux ans, on peut tracer le répertorier ainsi : Du 7 juillet 1975 au 3 Aout 1975, Ahmed Abdallah Abderemene. Puis un coup d’Etat l’a renversé le 3 aout 1975, Ali Soilihi prend le pouvoir, jusque le 13 mai 1978. Ahmed Abdallah l’a renversé à son tour, puis le 26 Novembre 1989, ce dernier est assassiné par Bob Denard. Du 26 novembre 1989 au 29 septembre 1995 SAID Mohamed Djohar, vient au pouvoir. Du 5 octobre 1995 au 26 janvier 1996, le pouvoir de Caambi Elyachurtu. 25 Mars 1996 au 6 Novembre 1998 Mohamed Takin Abdoulkarim est au pouvoir par vote populaire. Du 6 Novembre 1998 au 30 avril 1999, après la mort de Taki, Tadjidine bin Said Masound prend l’intérim. Du 29 avril 1999 au 26 mai 2006 Azali gouverne le pays. Du 26 Mai 2006 au 26 Mai 2011 Sambi devient président à son tour. Puis 26 Mai 2011 au 26 Mai au 26 Mai 2016 Ikilou Dhoini est président. Enfin, il y a un an et deux moi, le 16 Mai 2016, Assoumani Azali est élu président. Comme des mauvais, il y a aussi des biens de ces pouvoirs tour à tour. Que ces assises n’oublient aucune période, pour sa clarté et sa transparence.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

Retour à l'accueil