400264 334120876615551 95458056 n

Rumeures et spéculations vont bon train au sujet du désormais tristement célèbre Abou Achirafi. Les théoriciens du complot et les scénaristes en herbes rivalisent d'ingéniosité pour alimenter quotidiennement surtout sur le web, de ces pétites merveilles, que Hollywood peut nous envier. Seulement, parfois, il arrive que la fiction depasse de loin la réalité. Et que derrière les "hari hari" se cachent des réalités incroyables. 

Exfiltration ou fuite

La dernière rumeure en date faisat état d'une tentative de fuite du grand Achirafi, avec la complicité supposée de membres du gouvernement en ligne de mire des enquêtes en cours, désireux de couvrir leurs arrières. La thèse d'une opération d'exfiltration concoctée par des militaires anjouanais, venant à son secours commençait à peine à se propager avec la bienveillance d'un certain réseau. Si ces deux versions sont simplement fantaisistes, relèvent de l'intox selon des sources fiables, il n'en reste pas moins qu'il n' y a pas de fumée sans feu. La récente sécurisation aux alentours de la gendarmerie de Moroni, allant de la place de France, à la santé militaire ne serait pas le fruit du hasard. Les transactions frauduleuses des passeports de l'ancien directeur de la surêté avec des clandestins iraniens résidant aux Emirats Arabes Unis ont attiré l'attention de plusieurs services secrets internationaux. Quand les Emiratis se contentent d'une missive officielle et urgente adressée au président Ikililou, lui enjoignant de mieux s'occuper de son "or en papier biométrique". D'autres se focalisent sur l'homme. Ainsi, le juteux et mirobolant marché de la citoyenneté fait de l'homme clé de l'opération, une mine d'information qui interesse à juste titre la justice du pays mais pas qu'elle seulement.

L'intérêt que tous les Comoriens portent à cette affaire est à des années lumières des enjeux internationaux. Pour les Comoriens, il s'agit d'une question de détournement, d'abus de pouvoir, d'enrichissement, de trahison et d'atteinte à l'image du pays. Pour d'autres, il est question de sécurité intérieure et d'équilibre de terreure. Abou Achirafi et ses complices auraient pactisé avec le diable. C'est la conviction profonde d'une nation en mode surveillance rapprochée dans cette partie du monde.

Le disque dur en cible prioritaire

La conjoncture géopolitique actuelle dans le monde arabe rend fébrile toutes les agences de renseignement du monde. Raison pour laquelle, un pays ferait tout pour s'emparer du disque dur Abou Achirafi. Non pas la mémoire de son ordinateur. Lui-même et en vie! Mort, il ne leur serait d'aucune utilité. Les derniers contacts avec les iraniens, ennemis "nucléairement" jurés font de lui un complice enrichissant, une matière prémière plus recherchée que l'uranium. C'est que "l'or" biométrique exige une présence physique. Or, on peut changer d'apparence physique. Mais les empreintes digitales, il est très difficile de les modifier. Et si d'aventure des vrais faux concitoyens économiques, génération Achirafi se trouvaient mêlés de près ou de loin à des opérations mettant en danger les intérêts du gendarme de la région, des têtes risquent de voler en éclat un peu partout dans l'archipel. Et ce n'est pas la garnison de la gendarmerie qui constituerait un obstacle quelconque. Surentraînés et très bien équipés, les faucons n'attendraient qu'un ordre pour  passer à l'offensive.

Un fantasme ? L'exemple de Marwan Bergouti illustre la détermination de ce pays, dès lors qu'ils estiment être lésés, la fin justifie les moyens. Les tirs sur les navires des humanitaires, le Mavi Marmara battant pavillon comorienqui essaient de forcer le blocus maritime, il y a un an atteste de l'intransigeance du pays en question. Seule certitude, une telle opération ne pourrait pas intervenir le jour du shabat. Alors ceux qui ont fricoté, collaboré avec une puissance ennemie ne peuvent être traités avec les égards. L'adage veut que l'ennemi de mon ennemi est mon ami. L'inverse est aussi vrai semble-t-il surtout dans ces milieux -là. Du coup, ceux qui sont àl'initiative de cette petite entreprise mafieuse ont du souci à se faire. Ce que les bunkers n'ont pas réussi à préserver, quatre murs ne pourront pas faire mieux. Menace sérieuse ou légende urbaine, toujours est-il que certains services aux Comores demeurent en alerte maximale. Car, nombreux sont, de l'intérieur comme d'ailleurs, ceux qui n'ont aucun intérêt à ce que Abou Achirafi livre les méandres de son coup monté. La bande organisée, ainsi que l'homme orchestre auraient du souci à se faire et un choix cornelien en face. Comme perspective d'avenir, "Le Moroni2" et son service surclassant l'Hotêl Hayat ou le désert du Neguev.

Idjabou BAKARI

COMORESplus

    

 

Retour à l'accueil