La société nationale d’eau et d’électricité, Ma-mwe, a plongé le pays dans le noir. L’électricité est aujourd’hui distribuée au compte-goutte. En août 2011, durant tout le mois de ramadan, les Comoriens ont pourtant été bien éclairés. Les délestages n’ont repris qu’au lendemain de la fête de l’Aid pour se durcir à la faveur de la pénurie de carburant. Au secours, les vieux démons sont de retour! Pour dénouer temporairement la crise de carburant, le gouvernement a dû mettre la main à la poche et payer le gasoil fourni à la Ma-mwe. C’est ainsi que les Comoriens ont cru que les cargaisons qui sont arrivées par la suite allaient leur éclairer, à nouveau, même avec des délestages.

 

Au ralenti

 

Il ne faillait pas compter sur la hausse des hydrocarbures qui va celer le sort de la population dont la majorité ne recevra plus d’électricité. Ma-mwe s’est déclarée incapable de fournir du courant électrique, probablement de l’eau aussi, à ses clients parce que, selon ces responsables, “la facture vis-à-vis de la Sch devient de plus en plus lourde“. Surtout qu’il faut à l’entreprise publique, conformément au nouveau modus vivendi entre les deux sociétés, payer son gasoil “tous les matins“ avant toute livraison et non chaque semaine comme au paravent. A l’heure actuelle Moroni, la capitale de l’Union, n’est fourni que sporadiquement. Certaines régions, pour leur part, peuvent passer des semaines sans électricité. Le réfrigérateur, le mixeur, le fer à repasser, le téléviseur, le poste radio, entre autres équipements, sont désormais inutilisables tout en restant indispensables. La faute au manque d’électricité qui ne rime jamais avec la technologie et paralyse le quotidien du Comorien. L’Administration et les entreprises tournent au ralenti et les fonctionnaires et les agents des différents secteurs font des allers-retours improductifs et onéreux en ce temps de crise. Les investisseurs ou les structures qui collaborent avec l’étranger doivent fournir des trésors d’efforts pour pouvoir ne pas se voir couper du monde.

 

Eclairer tous ces villages

 

Les produits carnés dans le pays gèlent et décongèlent au rythme des délestages avec les risques que cela implique. La situation est d’autant plus grave que les responsables de Ma-mwe qui semblent oublier que le service public qui leur incombe a justement pour missions principales d’éclairer et d’arroser le pays se permettent de couper le courant même aux heures de travail. Par ailleurs, la Ma-mwe est loin de réfléchir sur des solutions pour éclairer tous ces villages comoriens électrifiés. En lieu et place, ses dirigeants multiplient les déclarations, par voie de presse, pour dénoncer la politique et les exigences de la Sch. Au lieu de calmer les inquiétudes, ils se pressent dans la presse pour déclarer que la société nationale est désormais, aujourd’hui moins qu’hier, incapable de fournir de l’électricité et, par corrélation, de l’eau…

Irchad O. Djoubeire

Source : Al-watwan

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