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Abdou Mbechezi Mohamed  

Président de Djabal foot

                                                 Monsieur  le Président du COSIC

                                                 Ikoni, le 1er juillet 2013  

Objet : participation des Comores à Afro-basket U-16 à Tana

Monsieur le Président,

Je viens respectueusement par la présente, manifester ma profonde indignation et l’expression de ma colère devant l’irresponsabilité inqualifiable dont j’ai été le témoin presque impuissant à l’afro-basket par un concours de circonstances. En effet, me trouvant pour des raisons professionnelles à la grande île, j’ai pu constater avec effroi, dans quelles conditions nos enfants de moins de 16 ans et champions de l’Océan Indien 2012 vivent à Tananarive dans le cadre de l’Afro-Basket.

Je suis parfaitement conscient des moyens limités dont le mouvement sportif comorien dispose pour les rendez-vous régionaux et internationaux. Je me mesure la difficulté d’instauration d’un dialogue entre le COSIC et les autorités compétentes pour une politique de valorisation de nos jeunes. Mais en même temps, je refuse de cautionner l’inadmissible comme cette décision de la fédération comorienne de basket-ball d’envoyer des enfants, qui pour l’essentiel prenaient l’avion pour la première fois, dans une aventure désastreuse et livrés à eux-mêmes.

Monsieur le Président, je me permets de vous faire état d’une situation particulièrement gravissime qui m’a forcé, comme certains, à mettre la main à la poche pour que nos enfants puissent simplement manger entre le 3 et le 8 juillet prochain. Ceci est d’autant plus troublant qu’il semble qu’il y avait eu une prise en charge complète selon les informations fournies par la fédération de basket. Nombre de ces enfants refusent d’utiliser les toilettes épouvantablement salles de l’endroit insalubre dans lequel ils sont logés, alors que toutes les autres délégations sont logées dans des hôtels. L’entraineur de nos champions a dû parer au plus pressé ce 1er juillet. En effet alors qu’ils avaient un match contre le Mozambique, il a été contraint d’abandonner les enfants et de partir à la recherche de moyens de subsistance auprès de quelques patriotes. Je me permets d’insister sur ce match d’une importance capitale, puisqu’il pourrait  les amener en quart de finale de la compétition. Et pour couronner le tout le drapeau qui a été utilisé pour notre délégation constitue une grave insulte pour la souveraineté nationale et l’honneur de notre pays. Hélas la protestation auprès des organisateurs et de la FIBA n’a pas été à la hauteur du manquement et de ce crime de lèse majesté.

Je me permets de vous écrire car il m’est parvenu une information selon laquelle, le COSIC aurait financé le transport de nos enfants vers l’inconnu. Certes la responsabilité de la fédération est gravissime, mais celle du COSIC l’est tout autant sinon encore davantage, puisque manifestement, il ne s’est pas entouré de suffisamment d’informations en faisant une simple lecture du règlement de la compétition et en vérifiant d’une manière sérieuse le conditions d’accueil et de vie dans un territoire étranger au nom de la responsabilité qui est la sienne.

Je veux ici dénoncer cette légèreté car les voyages ne doivent plus être des fins en soi pour nos sportifs. Les responsables que nous sommes, devons lutter contre cette culture qui a dominé le COSIC des années durant et qui a fait croire à nos athlètes que l’essentiel est seulement de voyager et participer symboliquement. Cette culture du sport et ces participations misérabilistes portent atteinte à l’honneur de notre pays et à la valeur de nos athlètes. Et j’ai envie de croire que vous partagez cette lecture de l’excellence des sports dans notre pays et que vous prendrez les mesures disciplinaires qui s’imposent à l’encontre de ceux qui ont dangereusement exposés nos enfants à des conditions à la limite du supportable.

Pour finir, Monsieur le Président, je me permets de manifester amicalement ma profonde inquiétude devant le fait que depuis le mois de décembre 2012, date de votre élection nous attendons votre plan d’actions comme vous l’avez promis lors de l’annonce de votre candidature. Sauf erreur de ma part, aucune initiative dans ce sens n’a été faite par votre équipe. Qu’en est-il de ce plan à moins de 4 mois d’une année complète de mandature qui va vous obliger à faire un bilan ?

Veuillez agréer Monsieur le Président du COSIC, l’expression de mes sentiments sportifs les plus respectueux.

 

Abdou Mbechezi Mohamed

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