IMAG0054Même si on cherche à tout prix à déplacer l’affaire du vrai-faux coup d’état du 19 avril 2013 avec une colline d’encombre, mais pas tous les comoriens qui sont subordonnés. Il y a quelques mois, Mohamed Chanfiou Ben Charaf, avait publié dans les réseaux sociaux un texte selon lequel, « le coup d’état est à l’origine du pétrole ». Des mois après le commissaire du gouvernement sur cette affaire, Me Sako, reprend le même terme pourtant pas cru, auparavant. Un peu du sérieux. Même si certains se prennent pour des détenteurs de vérité, voire des irréprochables, mais il ne faut pas qu’ils prennent les comoriens pour des idiots. Comment dans cette affaire de tentative de coup d’état, peut-on croire l’unique Dieu du palais, Sako tout seul au moment où les détenus sont privés de libertés d’expression… ? Et les révélations des avocats de la défense, pourquoi les banalise-t-on ?

Mais où sont les accusateurs ?

Quelques temps après le gouvernement a confirmé la thèse de la tentative de coup d’état contre le régime en place. Et c’était par la voix du ministre de l’intérieur de Iki I, Ahamada Abdallah, du chef de l’Etat lui-même et du chargé de la défense, Hamada Madi Boléro. Ce dernier, dans une rencontre qu’il a eue avec l’opposition comorienne, aurait indiqué qu’il dispose des preuves qui attestent la véracité de cette tentative. Depuis quinze mois, Ahmada Satoulou, Zarouki, Mahmoud Ahmed Abdallah, Amdjad A.Djae, Babatay, Ousseine Maoulida, Toyb Maarouf… ainsi que d’autres arrêtés chez eux, sont dans la triste geôle de « Le Moroni II, alias Dawedju. Ce dossier embarrassant, est une patate chaude que le régime s’est mise dans son assiette. Depuis l’aveu susmentionné du dir-cab du chef de l’Etat, chargé de la défense, jusque ces jours, les preuves bien connotées n’ont jamais été relevées. Un homme sincère et super intelligent, on n’en disconvient pas. Mais à chacun sa façon d’apercevoir les choses. Tout le monde ne s’appelle pas « le mohelien ». Oui ce vrai-faux coup d’état est un montage pour impressionner un chef d’état qui a besoin de finir son mandat tranquillement.

Ensuite, il a fallu un an après pour que le procureur général, Sako, invoque quelques pièces à conviction… en palette. « Cinq fusils, une kalachnikov et une importante somme d’argent tous financés par des franco-comoriens… » Et pourtant auparavant, une enquête profonde a été menée depuis Paris, auprès des familles des inculpés qui sont en France et aux Comores, qui selon des proches des détenus, ont accouché d’un rapport, évaporé sur le sol comorien, dans les mains des autorités compétentes. Comme les comoriens ont eu droit aux mots du commissaire du gouvernement, ils peuvent aussi avoir les contenus de cette enquête préalable ? En outre, bientôt deux mois, comme nous l’avons indiqué dans notre rédaction du 7 mai 2014, le juge d’instruction chargé du dossier, aurait informé les prisonniers que la garde à vue est prolongée d’une autre année, sans que leurs avocats soient avisés.

Une autre trajectoire pour déplacer le problème

Pourquoi ne remonte-t-on pas un peu plus loin ? Il y a deux ans et demi, les deux vice-présidents des Comores, Mamadou et Fouad Mohadji, étaient en conflit à cause des prérogatives. Dans le journal Alwatwan de novembre 2011, Fouad Mohadji, alors VP en charge de l’énergie de l’époque disait « Le vice-président en charge de finances… a usurpé  mes prérogatives, alors qu’il assurait mon intérim au mois de novembre 2011, pour signer la dite convention qui engage les ressources du pays pendant quarante-cinq ans, avec Boule Mining group, au nom de mon ministère, sans même m’informer ni informer le gouvernement… ». Et de cela personne n’en parlait.

Dans moins d’un mois, le chef de l’état français, François Hollande, sera sur le sol comorien. Des éventuelles manifestations des indignés de cette oppression… pour connaitre la vérité sur ce coup d’état auront lieu. Sans doute elles gâcheraient l’ambiance et exposeraient le régime en mauvaise posture auprès de son invité.  

Aujourd’hui pour couvrir les mensonges du régime en place, pour masquer son tort et sa ruse, le gouvernement par son commissaire près de la cour de sureté de l’Etat, a inventé une porte de sortie. Selon, les révélations du commissaire Sako, « l’origine de la tentative de coup d’état et d’assassinat contre le chef de l’état est liée à une licence de l’exploitation de pétrole ». Banale. Les affiliés en croient et ils veulent en faire croire à tout le monde. Mais pourquoi le gouvernement a besoin de plagiat pour se justifier ? Cette révélation de Sako a été faite depuis plus d’un mois par Mohamed Chanfiou dans les réseaux sociaux. Certains fidèles aux hommes de premier rang du régime en place, veulent nous faire croire que tout ce que Sako a dit est une vérité indéniable. Et pourtant ce sont eux-mêmes qui ont banalisé les propos de M. Chanfiou. Comment le commissaire du gouvernement a été chargé des dossiers lors de la commission rogatoire à Paris ? N’est-ce pas un joueur et arbitre à la fois ? Par la suite, notre confrère, ARM, un des blogueurs les plus actifs du temps, mashallah a demandé à ce que Boléro mette Sako, le porteur de vérité en sécurité car il est menacé, selon lui. Pourquoi Boléro, mais non Jeannot, ministre de l’intérieur, chargé de la sécurité intérieure ? « hari yo uwu sha ya wa ambana ». Comme malicieusement cela a été fomenté, de même malicieusement ceci est fait pour duper le peuple. Ces derniers temps les plûmes ne parlant jamais de ce coup d’état se déchainent pour déplacer le problème. Mais comme « uhura wa mwamba ndrabo ko homo omoha », Hollande rentrera chez lui après son séjour aux Comores, et nous espérons que les belles plumes qui prétendent être envoutantes… nous diront quelque chose de durable et de définitif, avec intelligence mais non avec passion et amour.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus 

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